"Je suis ici à New York pour arracher des décisions aux institutions financières américaines et leur dire 'vous êtes les bienvenues en France'", a déclaré le ministre français de l'Economie à l'entame mercredi d'une visite au cours de laquelle il rencontrera le gotha de Wall Street.
"N'ayez plus d'inquiétudes". "La finance, c'est près de 800.000 emplois en France et il y a des possibilités de développement qui se chiffrent en milliers d'emplois pour notre pays. Il faut foncer", a justifié Bruno Le Maire. Aux dirigeants américains, "je vais leur dire 'voilà, la France a changé, elle vous accueille, (...) n'ayez plus d'inquiétudes sur le droit du travail français, (...) n'ayez plus d'inquiétudes sur l'instabilité fiscale française'", a-t-il assuré.
"L'ennemi c'est le chômage". "Je vais leur dire très simplement que à nos yeux, l'ennemi ce n'est pas la finance, l'ennemi c'est le chômage, et nous allons tout faire pour faire revenir de la richesse, des investissements, des emplois en France", a ajouté le ministre en marge de l'inauguration d'une nouvelle boutique de la chaîne de boulangeries française Maison Kayser sur la très chic 5e Avenue, à deux rues de l'Empire State Building.
Entretiens importants. Vont s'enchaîner des entretiens avec les voix parmi les plus influentes des milieux d'affaires américains, notamment dès mercredi soir un entretien avec Larry Fink, le PDG de BlackRock, fonds présent au capital de nombreux grands groupes américains (McDonald's, Apple...) et étrangers (BNP Paribas...). Le ministre français prendra également part à un dîner organisé sous le thème "attractivité de la France", avec Kenneth Jacobs, le patron de la banque Lazard, et le financier américain John Paulson, dont le fonds éponyme est au capital de différentes entreprises.
Dirigeants de grandes banques. Jeudi, Bruno Le Maire doit rencontrer tour à tour des dirigeants de trois des six grandes banques américaines (JPMorgan, Morgan Stanley et Citigroup), dont Jamie Dimon. Un rendez-vous est également prévu avec Henry Kravis, le co-patron du puissant fonds d'investissement KKR. Le Brexit devrait être au centre de ces quatre rendez-vous, car Paris voudrait devenir un grand centre financier en récupérant les activités que les grandes banques doivent déménager de Londres vers le continent dans le cadre du divorce entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.
La France espère que l'élection d'Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires ayant promis des réformes structurelles dont celle du travail, est un argument de poids pour l'emporter face à Francfort, Luxembourg et Dublin.