Les syndicats se frottent les mains. Ils ont vu défiler dans toute la France entre 320.000 et 500.000 manifestants jeudi, selon les estimations. Une mobilisation importante contre les réformes du gouvernement, notamment en ce qui concerne la SNCF et la fonction publique, mais insuffisante pour faire reculer le président de la République, assure-t-on à l'Elysée.
"Pas considérable". Dans les bureaux du 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, il y a des écrans plats, tous branchés sur les chaînes d'information en continu. Les conseillers d'Emmanuel Macron ont gardé jeudi un œil attentif sur les défilés, sans trop d'inquiétude. "La mobilisation était réelle mais pas considérable", relève auprès d'Europe 1 un proche du président de la République. Un autre conseiller note, non sans malice, que les cortèges étaient moins fournis que ceux contre les ordonnances reformant le code du Travail, en septembre dernier. Le sous-entendu est clair : si le gouvernement n'a pas tremblé à l'époque, pourquoi tremblerait-il maintenant ?
Les consultations se poursuivent. "La mobilisation, quelle que soit son ampleur, ne change pas nos objectifs", répète-t-on dans les couloirs du Palais. Tout en déplorant les échauffourées en marge des manifestations, un proche rappelle que le bureau de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, est toujours ouvert pour ceux qui veulent encore discuter.
Emmanuel Macron, de son côté, était bien loin des banderoles et des fumigènes ; depuis le Conseil européen, à Bruxelles, il s'est tenu informé de la situation et du nombre de manifestants avant de dîner, comme prévu, avec ses homologues chefs d'Etat.