Pour la première fois de l'Histoire, une femme, Yaël Braun-Pivet, a été élue mardi présidente de l'Assemblée nationale au terme de deux tours de scrutin qui marquaient le début de la seizième législature de la Ve République, alors qu'Élisabeth Borne continue les consultations. "Débattre plutôt que de nous battre", a lancé Yaël Braun-Pivet, avocate pénaliste novice en politique en 2017 lorsqu'elle s'était fait élire députée macroniste après avoir été adhérente du PS.
"Enfin ! Pour la première fois de son histoire, l'Assemblée nationale sera présidée par une femme", venait de la féliciter Olivier Véran sur Twitter, avant l'annonce officielle du résultat.
Enfin ! Pour la première fois de son histoire, l’Assemblée nationale sera présidée par une femme.
— Olivier Véran (@olivierveran) June 28, 2022
Félicitations chère @YaelBRAUNPIVET pour ton élection. La féminisation du Parlement, qui représente la Nation et le peuple Français, se poursuit.
L'Assemblée "a le visage de la France", lance Braun-Pivet
Présidente de la Commission des Lois, elle avait été nommée ministre des Outre-mer le mois dernier. En citant certains de ses illustres prédécesseurs au perchoir, notamment Richard Ferrand, auquel elle succède, mais aussi Simone Veil qui présida le Parlement européen, la nouvelle titulaire du perchoir a appelé à ce que l'Assemblée élue le 19 juin et qui a "le visage de la France", "sorte de ses murs".
Toutes mes félicitations et tous mes vœux de réussite chère @YaelBRAUNPIVET, première présidente de l'Assemblée nationale. Je sais que tu auras à cœur de garantir dans cette Assemblée le respect du pluralisme et le dialogue, au service de nos concitoyens.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) June 28, 2022
"Je sais que tu auras à cœur de garantir dans cette Assemblée le respect du pluralisme et le dialogue, au service de nos concitoyens", a commenté sur Twitter la Première ministre, Élisabeth Borne. C'est le doyen des députés, José Gonzalez (RN), 79 ans, qui avait donné le coup d'envoi des travaux de la nouvelle Assemblée, avant de prononcer la constitution du bureau d'âge, composé des six plus jeunes députés.
Un second tour nécessaire
Face à Yaël Braun-Pivet, Fatiha Keloua-Hachi (Nupes-PS) a récolté 144 suffrages, Annie Genevard (LR) 60 et Nathalie Bassire (groupe Libertés, indépendants, outre-mer, territoires) 16. Sébastien Chenu (RN), qui était candidat au 1er tour, s'était retiré pour le second. "Nous ne sommes pas en mesure de rassembler une majorité" et "ne prendrons pas part au vote", avait-il indiqué, permettant ainsi d'éviter à Mme Braun-Pivet un 3e tour pour être élue, à la simple majorité relative.
Elle devient la 15e présidente de l'Assemblée sous la Ve République, succédant à Richard Ferrand (LREM), défait au second tour des législatives. Yaële Braun-Pivet a elle été réélue dans les Yvelines, puis choisie par la majorité pour candidater pour le perchoir. Lors de son premier mandat, Yaël Braun-Pivet, avocate de profession âgée de 51 ans, a donné un coup de jeune à la commission des Lois et s'est fait des alliés, après des débuts poussifs notamment durant l'affaire Benalla.
Contrairement à la plupart des démocraties occidentales, aucune femme n'a encore jamais occupé cette fonction en France. Les différents groupes parlementaires, au moins dix avec le nouveau groupe finalement baptisé "Libertés, indépendants, outre-mer, territoires", avaient par ailleurs jusqu'à 18 heures pour se déclarer officiellement et remettre la liste de leurs membres, qui doit enfin permettre à la majorité et à l'opposition de se compter.