"Il y a le feu à la maison planète" : interrogé sur les violences survenues sur les Champs-Elysées samedi, en marge du mouvement des "gilets jaunes", Yannick Jadot préfère évoquer le succès de la "Marche du siècle", qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes pour le climat à Paris. Invité d'Europe 1, dimanche matin, la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pour les élections européennes a salué ce sursaut de la cause climatique, tout en pointant les risques de récupération politique.
"Nos dirigeants restent prisonniers du vieux monde". "Il y a une société incroyable qui a pris conscience de la réalité du dérèglement climatique, (...) d'un potentiel scénario très noir de chaos climatique, où la question des gilets jaunes, des gilets roses, des gilets rouges et des gilets verts disparaîtra : il n'y aura plus que la question des gilets de sauvetage et il n'y en aura pas pour tout le monde", pose Yannick Jadot. "Il y a une sorte de moment absolument frustrant où la société est prête, l'urgence est absolue mais nos dirigeants restent prisonniers du vieux monde", estime en revanche le candidat aux élections européennes. "Il y a toujours une bonne raison, le charbon, le nucléaire, l'industrie automobile..."
"Il ne suffit pas de faire du bruit avec sa bouche". Interrogé sur les thèmes écologistes de plus en plus souvent présents dans les programmes de ses adversaires aux élections européennes, Yannick Jadot se dit "heureux" que l'environnement "devienne l'urgence, au moins dans les discours". "Mais il ne suffit pas de faire du bruit avec sa bouche pour être cohérent et clair sur l'écologie", prévient celui dont la liste est pour l'instant crédité de 8,5% d'intentions de vote.
"Vous mettez un bulletin vert, vous aurez un député vert". "Pour ces élections, vous mettez un bulletin vert, vous aurez une député ou un député vert, qui rejoint le groupe vert au parlement européen, au cœur de toutes les avancées sur l'environnement, la santé, les libertés", explicite le responsable. "Si vous mettez un bulletin socialiste, vous aurez un député socialiste qui va rejoindre le groupe socialiste, qui vote les accords de libre-échange, avec à sa tête au niveau européen, quelqu'un qui est pour le glyphosphate et pour le dumping fiscal. Si vous mettez un bulletin En marche - ils se revendiquent aussi de l'écologie -, vous allez au groupe libéral, avec les accords de libre échange, le glyphosate aussi, et comble de l'ironie, ils s'allient avec Ciudadanos, le parti espagnol, qui fait alliance avec l'extrême droite en Andalousie."
"Donc moi mon seul sujet dans cette campagne, et je crois que c'est comme ça qu'on va réconcilier les citoyens avec la politique, c'est la cohérence", conclut Yannick Jadot. "Nous on veut sauver l'Europe pour sauver le climat, on ne veut pas sauver le parti socialiste, on ne veut pas préparer 2022, je laisse ça à d'autres."