Publicité
Publicité

Gaz : la France a payé 2,68 milliards d'euros à la Russie pour son GNL en 2023 et 2024

Europe 1 avec AFP . 1 min
La France a payé 2,68 milliards d'euros à la Russie pour son GNL en 2023 et 2024
La France a payé 2,68 milliards d'euros à la Russie pour son GNL en 2023 et 2024 © AFP

Un rapport du centre de réflexion IEEFA affirme que la France a augmenté de 81 % ses importations de gaz naturel liquéfié russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d'euros à la Russie. L'Hexagone exploite cinq terminaux de regazéification.

La France, un des pays européens les mieux dotés en terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d'euros à la Russie, rapporte le centre de réflexion IEEFA mardi.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

La France pèse autant dans les importations de GNL parce qu'elle exploite notamment cinq terminaux de regazéification, décrypte Ana Maria Jaller-Makarewicz, analyste à l'Institute for Energy Economics and Financial Analysis.

La France se positionne comme une plaque tournante du GNL russe

"On ne sait pas ensuite où va le GNL, il est possiblement exporté en Allemagne", pays qui ne comptait aucun terminal avant 2022 et dont la capacité d'import reste deux fois inférieure à celle de la France. Le terminal de Dunkerque a, par exemple, réceptionné 27% des importations européennes de GNL russe l'année dernière. 85% des importations de GNL russe en Europe arrivent par la France, l'Espagne et la Belgique.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

L'Union européenne s'est tournée vers le GNL en remplacement du gaz qui était transporté par gazoducs, dont la plupart ont fermé depuis la guerre en Ukraine. Transporté par navires sous forme liquide, il nécessite d'être déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen de gaz. 

Un tiers du gaz naturel en France est d'origine russe

Ana Maria Jaller-Makarewicz a agrégé plusieurs données en accès libre et reconstitué les origines de l'approvisionnement français en GNL: un tiers est russe, un tiers est américain et 17 % vient d'Algérie.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

La forte dépendance au GNL russe complique l'objectif de la Commission européenne de viser une sortie du gaz russe sur le continent à l'horizon 2027. "Il faut donc poursuivre la réduction de la demande en gaz", soutient l'analyste. Mais cette réduction, engagée pendant la crise inflationniste de 2022, marque le pas. La France a réduit sa consommation de 20% mais depuis 2024, la demande ne baisse plus. "Certaines mesures d'efficacité énergétique ont été relâchées", telles que l'isolation des bâtiments pour limiter la consommation de gaz durant cet hiver froid, explique Ana Maria Jaller-Makarewicz.

Les industriels, eux, se préparent en tous cas à pouvoir recevoir de plus en plus de GNL. Des terminaux méthaniers décidés depuis la crise sont toujours en train d'être construits, notamment en Allemagne.