Lundi, à 16h, le gouvernement formera un nouveau conseil sanitaire, juste avant le conseil des ministres exceptionnel qui doit transformer le poste sanitaire en passe vaccinal. Si de nouvelles mesures sont attendues, le conseil servira dans un premier temps à faire un point sur l'épidémie et notamment sur le variant Omicron. Seront étudiées les dernières données à disposition pour tenter de déterminer la dangerosité réelle de ce nouveau variant, sa contagiosité mais aussi l'efficacité des différentes doses de vaccin sur lui.
Délai entre deuxième et troisième dose raccourcie ?
En fonction de ces réponses, plusieurs mesures sont sur la table. D'abord, le délai entre la deuxième et la troisième dose pourrait à nouveau être raccourcie et passer de quatre à trois mois avec l'objectif d'accélérer la campagne de rappel. Autre mesure étudiée : la période d'isolement pour les personnes cas contact pourrait être généralisée à 7 jours, et ce, quel que soit le variant concerné.
Un double justificatif : passe et test négatif
L'exécutif cherche, néanmoins, à trouver un équilibre pour éviter de paralyser le pays avec un trop grand nombre de personnes à l'isolement. Une autre piste qui revient ces dernières heures est la possibilité, dans certaines situations, de devoir présenter un test négatif, en plus du passe vaccinal. Un double justificatif, en quelque sorte, qui pourrait être demandé dans les lieux les plus à risque.
"La question est de savoir jusqu'où aller, en effet, en termes de mesures de police et de vérification, par exemple, des identités des personnes qui présentent un test vaccinal", se questionne Patrick Martin-Genier, essayiste. Pour inciter à la vaccination, le gouvernement aussi envisage de rendre le passe vaccinal validé dès la première injection et non plus sept jours après la deuxième dose, comme c'est le cas aujourd'hui.
Flambée de 740% des arrêts de travail
Des mesures fortes, d'autant plus attendues que le niveau des contaminations a doublé en trois semaines. La France comptait le 4 décembre 50.000 cas par jour, avec son lot de cas contacts et d'arrêts de travail. Des arrêts qui ont bondi en un mois et demi de 740%. L'une des solutions pour ne pas paralyser le pays, c'est d'assouplir la stratégie de l'isolement.
"La société risque d'être à l'arrêt à cause des contaminations. Vous imaginez bien que si vous avez plus de 200.000 contaminations tous les jours en cinq jours, ça fait un million de Français à l'arrêt", explique Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches,
"Il y a urgence"
Et le timing est serré pour le gouvernement qui souhaite agir. "L'exécutif veut aller très rapidement. Dans un premier temps, il faudra peut-être saisir pour avis le Conseil d’État extrêmement rapidement pour voter le projet de loi à l'Assemblée nationale et au Sénat début janvier. Donc,il y a urgence, car on voit bien que la montée du variant Omicron est susceptible d'affecter d'une part la santé publique, mais aussi grandement l'activité économique du pays", conclut l'essayiste.