>> Le sentiment d’étourdissement que l’on peut éprouver en regardant le vide, par exemple depuis un balcon ou dans un ascenseur panoramique, est commun à la plupart des personnes. Mais dans certains cas, l’expérience de la hauteur peut déclencher chez le sujet une peur panique, même sur le premier barreau d’une échelle. Pour les cas les plus handicapants d’"acrophobie" – selon le terme consacré – des thérapies comportementales existent, rappelle au micro d’Europe 1 le Dr Jimmy Mohamed, notre consultant santé.
Il faut distinguer deux choses : l'acrophobie et la peur du vide. La peur du vide est quelque chose de normal, d'inné. L'homme de Cro-Magnon devait avoir peur du vide pour assurer la survie de l'espèce. Cette peur serait liée à ce que l’on appelle une intolérance visuelle à la hauteur. Nous serions trop dépendants de nos yeux pour nous orienter. Ainsi, si l’on regarde vers le bas depuis un lieu haut perché, un signal de danger va faire que l’on peut éprouver de la peur. Il s’agit d’un réflexe défensif.
À l’inverse, l’acrophobie est une peur irrationnelle, obsessionnelle, qui va entraîner des angoisses, mais pour des toutes petites hauteurs, comme le fait de monter sur un escabeau ou même de prendre l'ascenseur. Elle peut avoir un vrai retentissement sur la vie des personnes qui en sont sujettes et serait liée à un traumatisme dans l'enfance : une chute ou bien une situation inquiétante.
Se projeter dans des situations de grande hauteur
Malheureusement, il n'y a pas de médicament pour soigner l’acrophobie elle-même, sauf si vous avez un trouble anxieux associé, ce qui est assez courant chez les acrophobes. En revanche, la thérapie cognitivo-comportementale a prouvé son efficacité. Derrière, ce nom un peu barbare se cache un processus de désensibilisation. Un thérapeute, généralement un psychologue, commencera par vous suggérer de vous imaginer en haut d'un pont, et de marcher sur ce pont. Et puis, petit à petit, il vous soumettra des images.
D’autres techniques, plus modernes, utilisent la réalité virtuelle. On vous met un casque de réalité virtuelle, grâce auquel, par exemple, vous aller monter en haut de la tour Eiffel. Ce type de thérapie marche très bien, mais n'est pas encore remboursée.