"Très fréquente", la migraine concernerait environ huit millions de personnes en France, selon Dominique Valade. Invité de l'émission Sans rendez-vous, mardi sur Europe 1, le neurologue rappelle d'abord que cette pathologie n'est pas comparable à un mal de tête passager. "Pour dire qu'on a une maladie migraineuse, généralement il y des antécédents familiaux. C'est une maladie génétique qui est portée par un grand nombre de chromosomes", explique-t-il d'emblée. Les migraines s'illustrent généralement par au moins cinq crises, qui durent de quatre à 72 heures et s'accompagnent fréquemment de nausées et de vomissements. Le spécialiste nous livre quelques conseils pour limiter ses crises, et leur intensité.
"Se lever à heure fixe, se coucher à heure fixe"
Quelques changements dans le mode de vie peuvent aider à calmer les crises. Pour cela, il faut "se lever à heure fixe, se coucher à heure fixe, manger à heures fixes et éviter les fringales" et ce "365 jours par an", détaille Dominique Valade. Les siestes impromptues et les grasses matinées ne sont donc pas les bienvenues. Selon le neurologue, ce "régime" réduirait de près de 50% les risques de migraines, mais "vous pouvez avoir du mal à le tenir" concède-t-il.
Côté alimentation, "l'alcool est un grand facteur de risques" poursuit le spécialiste, tout comme "le tabac". Les préparations incluant du glutamate, un peptide que l'on retrouve beaucoup "dans la nourriture chinoise" selon Dominique Valade, est aussi à proscrire pour les migraineux qui y sont sensibles, car il intervient dans la chaîne de déclenchement des crises. On en trouvé également dans certaines levures, les tomates ou certains fromages.
"Le généraliste est tout à fait compétent pour faire le diagnostic de migraine"
Ces conseils ne doivent bien sûr pas remplacer un suivi médical qui peut commencer auprès du médecin traitant. "Dans un premier temps, le généraliste est tout à fait compétent pour faire le diagnostic de migraine", confirme Dominique Valade.
"En gros, dans le cas d'une migraine, une onde se déplace sur le cerveau et [agit] au niveau des vaisseaux de la méninge [membrane qui enveloppe du cerveau], pas au niveau des vaisseaux du cerveau", schématise le docteur. "Dans ce vaisseau-là, il y a une vasodilatation. Comme ce vaisseau est entouré de nerf, ça tire sur le nerf et ça fait un syndrome inflammatoire." D'où le recours à des "vasoconstricteurs", les triptans, pour ramener le vaisseau à sa taille normale et à des anti-inflammatoires dans le cadre d'un traitement.
De nouvelles méthodes, des biothérapies, sont également annoncées de longue date en France. Certaines sont sorties sur le marché américain dès septembre 2018. En raison de leur coût élevé, elles se font toujours attendre dans l'Hexagone. Dominique Valade les espère pour "l'été prochain", quand bien même elles ne concerneraient que quelques centaines de milliers de patients selon lui.