Substance à la mode dans les boutiques de bien-être, le cannabidiol (CBD) se retrouve dans de nombreuses crèmes ou huiles pour aider à mieux dormir ou à se détendre. Mais est-il vraiment efficace contre l'anxiété et les insomnies ? Invitée lundi dans d'émission Sans rendez-vous sur Europe 1, Adélaïde Robert-Géraudel, cheffe de rubrique santé et cosmétiques au magazine 60 Millions de consommateurs, a refusé de prêter des vertus thérapeutiques à cette substance en raison du flou existant. "En fait, ce n'est pas si clair et c'est pour ça qu'on n'autorise pas des allégations thérapeutiques", a-t-elle déclaré.
"C'est un peu comme les tisanes 'nuit calme'"
Adélaïde Robert-Géraudel, dont le magazine a consacré son dernier numéro à ce sujet, estime que les produits avec du CBD peuvent participer au "bien-être". "C'est un peu comme les tisanes 'nuit calme', on peut dire que ça aide à soulager l'anxiété", précise-t-elle. Et la journaliste de rappeler que le CBD "n'est pas du cannabis". "Dans le cannabis, il y a une substance psychoactive, le THC", explique-t-elle. "Le CBD, justement, provient d'un chanvre qui est très pauvre en THC donc qui n'a pas d'effet psychoactifs." "Ce n'est pas un stupéfiant. C'est un produit bien-être qui est légal."
Cependant, Adélaïde Robert-Géraudel invite les consommateurs à sélectionner les produits avec du CBD qu'ils achètent avec prudence. "Ce qui est perturbant pour le consommateur, c'est que ces produits-là sont souvent vendus à des doses différentes. On peut choisir un dosage de 15%, 10%, 5%", indique-t-elle. "J'ai trouvé vraiment bizarre de voir un médicament à base de CBD et à côté de ça des produits bien-être dont le taux de CBD n'est pas du tout réglementé. Finalement, la frontière est hyper floue entre les deux." Pourtant, "quand on regarde la notice du médicament, on découvre voilà tout ce que ça peut entraîner éventuellement comme interactions médicamenteuses, comme risques pour le foie", s'étonne-t-elle.
Une demande pour faire une réglementation plus claire
Pour la journaliste, le consommateur peut seulement essayer d'être "vigilant" en allant vers les produits "où il y a le plus de détails sur la notice". Mais elle estime que l'important se joue à un autre niveau : "Ce qu'on demande, c'est que les autorités refassent une réglementation vraiment claire. C'est comme ça qu'on aura des produits de qualité et qu'on assurera la sécurité des consommateurs. Je pense que même les fabricants sont demandeurs parce que le flou n'est bon pour personne."