75,9% de la population française, soit 49,6 millions d'utilisateurs actifs utilisent les réseaux sociaux, selon les chiffres du Digital Report 2021, une étude de We Are Social et Hootsuite. Sur les 5h37 passées par jour sur les écrans en moyenne, 1h41 est consacrée à ces plateformes. Les restrictions sanitaires, mais aussi leur utilisation dans un cadre professionnel, ont contribué à renforcer ces usages qui deviennent parfois une addiction pour certains. Dans "Sans rendez-vous" sur Europe 1, le docteur et consultant santé de l'émission Jimmy Mohamed pointe également l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale et l'illusion du lien social entretenu via ces applications.
"Je ne sais pas s'il y a vraiment un lien. Il est peut-être un peu artificiel, puisque vous n'allez pas créer de véritables nouvelles relations, de véritable lien avec quelqu'un. Vous allez peut-être, de façon artificielle, utiliser ce qu'on appelle à tort peut-être, des 'réseaux sociaux'. Le réseau, ce n'est pas forcément des gens que vous allez retrouver par la suite. Et puis social, pas tout à fait. Je ne vois pas ce qu'il y a de social sur Twitter, au contraire c'est même parfois conflictuel. Quant à Instagram, cela renvoie en permanence à l'image de soi et parfois accroit le narcissisme. Les réseaux peuvent être plutôt néfastes pour le cerveau.
Il est évident et clairement démontré qu'il y a un lien entre la santé mentale et le temps passés sur les réseaux sociaux. La seule chose que l'on ne savait pas, c'est si c'était le fait de passer beaucoup de temps sur les réseaux qui nous rendaient déprimés ou si c'était l'inverse. Les études montrent que, finalement, passer du temps sur son téléphone va avoir un impact sur la santé mentale. Passer plus de cinq heures par jour, ce qui arrive assez rapidement, sur son téléphone, entraîne une probabilité beaucoup plus importante d'être déprimé que pour les personnes qui y passent moins de deux heures par jour. Sans parler des effets secondaires sur le sommeil. Les écrans vont agir comme des voleurs et des perturbateurs de ce dernier.
A chaque application, son effet négatif
Chacun réseau a sa particularité et son effet négatif sur la santé mentale. Nous avons déjà évoqué Instagram qui nuit à l'image de soi. Facebook, quant à lui, aurait tendance à faire baisser l'estime de soi selon des études. Twitter augmenterait la charge mentale. La seule chose à faire, c'est de contrôler l'accès et le temps passé sur ces applications, pour un bénéfice certain sur la santé mentale.
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Des étudiants ont passé le test. Deux options leur étaient proposées : soit de continuer de consommer les réseaux comme d'habitude, soit de se limiter à dix minutes par jour sur trois réseaux Snapchat, Twitter et Facebook, soit trente minutes au total. Grâce à la limitation à trente minutes par jour des réseaux sociaux, au bout de quelques semaines, les participants au test témoignaient d'une réduction de l'image négative d'eux-mêmes, de moins de symptômes dépressifs.
Finalement, ces réseaux ont un impact contreproductif, surtout en période de Covid-19. L'être humain a besoin de lien social réel, pas artificiel. En revanche, pour les personnes âgées contraintes à la solitude, utiliser les réseaux sociaux et partager avec autrui différentes centres d'intérêts peut avoir un impact bénéfique : rompre l'isolement, valoriser leurs connaissances."