La garde à vue du Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab se poursuit, trois jours après l'attaque mortelle au couteau à Paris près de la tour Eiffel, qui a mis l'exécutif sous pression face à une menace djihadiste élevée. Cet homme de 26 ans, connu des services pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques, a dit avoir agi en "réaction à la persécution des musulmans dans le monde" et est apparu devant les policiers "très froid", "clinique", "désincarné", selon une source proche de l'enquête.
Il avait été interpellé après l'attaque qui a causé la mort d'un touriste germano-philippin de 23 ans et blessé deux autres personnes, samedi soir à proximité du pont de Bir-Hakeim (XVe arrondissement) enjambant la Seine, à quelques mois des Jeux olympiques d'été dans la capitale (26 juillet-11 août).
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Des consultations chez le psychiatre
Gérald Darmanin a réclamé dimanche que les autorités "puissent demander une injonction de soins" pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques afin de prévenir des passages à l'acte comme celui du terroriste du pont de Bir-Hakeim. "Ce qu'il faut sans doute changer, c'est le fait que le pouvoir public, le préfet, les policiers puissent demander, exiger des injonctions de soins. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas", a déclaré le ministre de l'Intérieur. Comment fonctionne une injonction de soins ?
Lors d'une injonction de soin, il y a d'abord les consultations chez le psychiatre plusieurs fois par mois, en fonction des patients. Parfois, un traitement médicamenteux est prescrit. Dans ce cas, il y a deux possibilités pour s'assurer que la personne prend bien sa thérapie. Le psychiatre, pendant une séance, administre par injection un médicament à libération prolongée, dont l'effet dure environ un mois. S'il s'agit d'un traitement par comprimés, des prises de sang peuvent être réalisées pour contrôler.
Un suivi du patient
Pour organiser le suivi du patient : un médecin coordonnateur est désigné. Il assure le lien entre le psychiatre et l'autorité judiciaire qui ne sont jamais en lien direct. Par exemple, si un jour le patient manque l'un de ses rendez-vous, le psychiatre avertit le médecin coordonnateur qui prévient à son tour le magistrat. Le secret médical est toujours gardé. Si l'injonction de soin n'est pas respectée, c'est un délit et le patient risque alors d'être incarcéré.