Cancer de la prostate : quels sont les bons réflexes à avoir ?
Le cancer de la prostate est le plus répandu chez les hommes. À l'occasion du mois de "Movember", "Bienfait pour vous" a reçu ce jeudi l'urologue Marc Galiano, qui a expliqué quels étaient les bons réflexes à avoir pour prévenir le cancer de la prostate et le prendre en charge à temps.
Alors que s'achève bientôt Movember , le mouvement destiné à alerter sur le cancer de la prostate, "Bienfait pour vous" a reçu ce jeudi Marc Galiano, urologue à Paris et auteur de Mon sexe et moi avec le journaliste Etienne Rica. Ce médecin a expliqué au micro d'Europe 1 quels étaient les réflexes à avoir pour prévenir et mieux prendre en charge le cancer de la prostate. Car bien souvent, la prévention est la clef d'une bonne guérison.
Consulter plus régulièrement
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes. On parle de 50.000 nouveaux cas par an. Suivent le cancer du côlon et celui du poumon. Le problème des cancers masculins, c'est qu'il y a souvent un retard dans la prise en charge médicale des patients. "La plupart des rendez-vous de consultation, encore aujourd'hui, sont pris par les épouses ou les compagnes. Ça remonte à l'enfance où les jeunes filles, dès 13 ans, sont médicalisées et les garçons, pas. Bien souvent, on voit des patients de 60 ans qui n'ont jamais vu de médecin", regrette l'urologue.
Ce retard dans la prise en charge peut avoir des conséquences néfastes. "Un petit cancer, on peut quasiment toujours le guérir. C'est ça la prévention : il faut consulter", explique Marc Galiano, qui voudrait que tous les garçons soient suivis par un urologue dès la puberté.
Concernant le cancer de la prostate, l'urologue explique qu'il ne faut pas être passif et attendre que se manifestent des signes cliniques pour aller consulter. "Un cancer qui fait parler de lui, c'est déjà un cancer qui a un certain volume." Seule solution : la prévention, encore une fois.
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Dépistage génétique et sanguin
Évidemment, certaines personnes sont plus à risques que d'autres. Notamment les hommes antillais, à cause de l'exposition au chlordécone, un produit chimique répandu dans les bananeraies jusque dans les années 1990. Les patients ayant un antécédent direct de cancer du sein chez les femmes de leur famille ou de cancer de la prostate chez les hommes sont, eux aussi, plus à risque. Dans ce cas, il est possible d'effectuer un dépistage génétique, une "routine" qui permet de lancer "une surveillance beaucoup plus tôt", explique Marc Galiano.
Cette surveillance peut également passer par une prise de sang et par un dosage PSA, le seul marqueur dont la médecine dispose. "À partir de 55 ans, on fait un dépistage individuel. Ce qui compte, ce n'est pas tellement le dosage du taux, c'est le taux de doublement du taux. Plus ce temps est court, plus ça nous alerte", explique l'invité d'Europe 1. Le toucher rectal, lui, n'est plus un passage obligé pour les hommes voulant se faire dépister, notamment parce que "détecter des petits cancers au doigt, c'est quasiment pas possible".
En plus de la prévention, certains gestes aident à diminuer le risque de cancer de la prostate. Notamment l'éjaculation, qui permet de "purger tout le système", selon l'urologue. Certains aliments, comme le jus de grenade, les tomates cuites, les graines de lin ou le soja peuvent aussi prévenir le cancer. Mais cela ne fait pas tout. "Le cancer de la prostate, c'est 50% de génétique, 50% d'environnement", rappelle Marc Galiano.