Après la mort de cinq résidents d'un intoxication alimentaire dans une maison de retraite de Lherm, près de Toulouse, les causes du drame restent à déterminer. Invitée vendredi d'Europe 1, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué qu'il faut "identifier s'il y a eu un dysfonctionnement au niveau des cuisines" de l'établissement.
Si l'enquête a permis de détecter une "toxi-infection alimentaire", comme l'a annoncé jeudi le procureur de Toulouse Dominique Alzéari, Agnès Buzyn rappelle que les investigations doivent aller à leur terme. Les pensionnaires "ont dû, dans leur repas mixé, avaler une bactérie ou une toxine. Elle est en cours d'identification", a-t-elle expliqué. Alors qu'une instruction est en cours, "nous voulions être certains qu'il n'y avait pas eu d'acte de malveillance, pas de défaut de prise en charge", a encore dit la ministre. "Tout cela, l'enquête va nous le dire", mais c'est important pour les familles de savoir que c'est quelque chose qui semble accidentel à ce stade.
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13 plaintes déposées. Reste à "identifier s'il y a eu un dysfonctionnement notable au niveau des cuisines", ajoute la ministre, qui rappelle que la cuisine de l'Ehpad "avait été visitée en février et l'organisme de contrôle n'avait pas observée de dysfonctionnement". "Nous verrons si c'est vraiment un incident malheureusement inévitable, ou si c'est quelque chose qu'on aurait pu prévenir", a conclu Agnès Buzyn, qui prendra des mesures "si nécessaire".
Au total, 13 plaintes ont été déposées par des membres des familles, dont 10 pour "homicide involontaire" par les proches de quatre des cinq résidents décédés. Les trois autres, pour "blessures involontaires", émanent de proches de résidents affectés.
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Une loi à venir pour "repenser notre modèle des Ehpad". Interrogée sur la situation des Ehpad, dont la moitié en France ont du mal à trouver du personnes, la ministre de la Santé, reconnait que la situation de ces établissements est "une urgence". Alors qu'un rapport lui a été remis la semaine dernière par Dominique Libault, président du Haut-conseil du financement de la protection sociale, Agnès Buzyn rappelle qu'une "loi d'accompagnement du grand âge et de la dépendance" sera présentée avant la fin de l'année. Cette loi vise à "repenser notre modèle des Ehpad, notre modèle du vieillissement", mais aussi à "mieux valoriser les professionnels qui travaillent autour des personnes âgées".