Premiers symptômes, hérédité, gènes responsables : le cancer du sein à la loupe

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro de Nikos Aliagas, le docteur Anne Vincent-Salomon, présidente du comité scientifique de l’association "Le cancer du sein, parlons-en", a répondu à cinq questions sur le cancer du sein à l'occasion du lancement de l'opération "Octobre Rose".
INTERVIEW

C'est parti pour Octobre Rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Alors que ce type de cancer cause 12.000 décès par an, le docteur Anne Vincent-Salomon, médecin à l’Institut Curie et présidente du comité scientifique de l’association "le cancer du sein, parlons-en", est venue au micro de Nikos Aliagas lundi matin pour éclairer sur cette maladie qui peut toucher une femme sur huit. 

Le cancer du sein est-il héréditaire ? 

"Les cancers du sein peuvent être héréditaires, mais cela représente entre 5 et 10% de l'ensemble des cancers", explique Anne Vincent-Salomon. "Une étude européenne va sortir dans les prochaines semaines qui va inviter 20.000 femmes à tester une autre approche du dépistage, plus personnalisée. Avec cette étude, le dépistage va rechercher non pas les gènes héréditaires, mais mais des gènes qui augmenteraient le risque. L'idée c'est d'essayer de mieux cibler les personnes les plus à risque", ajoute-t-elle. 

Connaît-on les gènes responsables du cancer du sein ? 

"Ceux qui le transmettent de façon héréditaire sont de mieux en mieux connus, comme le BRCA 1 et le BRCA 2, mais d'autres sont recherchés par les oncogénéticiens. Il y a donc des gènes inconnus", décrypte la médecin, qui expliqué qu'"on ne connaît que très mal les véritables causes du cancer du sein, on connaît un ensemble de facteurs, mais pas les causes précises". 

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Quels sont les premiers symptômes ?

"La plupart du temps, c’est une petit boule, une modification de sa poitrine. C’est pour cela qu’on invite les femmes à ne pas avoir peur de faire une autopalpation, et dès qu’une modification est repérée, il faut aller voir un gynécologue. Il ne faut pas repousser".

Le cancer du sein touche-t-il de plus en plus de femmes jeunes ? 

"Non ! C'est une idée reçue !", rétorque d'emblée Anne Vincent-Salomon. Le cancer du sein touche en moyenne les femmes à 63 ans, précise la médecin, qui indique par ailleurs que "la prise de la pilule ne rentre pas en compte dans le développement de la maladie". La présidente du comité scientifique de l’association "le cancer du sein, parlons-en", estime enfin qu'à peu près "1 à 2% des cancers du sein que nous prenons en charge touchent des hommes, avec un fort risque héréditaire qui existe dans la plupart des cas".