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Yasmina Kattou // Crédits photo : AFP
C'est le premier jeu vidéo thérapeutique qui pourrait bien permettre de rééduquer les enfants atteints de troubles "dys" : Poppins a été développé par la société éponyme. D'après une étude menée par l'AP-HP, publiée ce mardi, ce dispositif permet notamment aux enfants dyslexiques de s'améliorer en lecture.

Sur la tablette, un petit personnage demande à l'enfant de reconnaître un mot ou de reproduire une mélodie en tapant des mains. Ce jeu vidéo interactif, produit par la société française Poppins, a pour but d'apprendre aux enfants "dys", âgés de 7 à 11 ans, à mieux gérer leurs troubles, comme la dyslexie, la dysphasie ou la dyspraxie. Une première d'autant plus prometteuse que, pour l'instant, il n'existe aucun réel traitement pour ces affections.

"Avant, il inventait des mots"

Le dispositif est actuellement testé par l'AP-HP et les résultats d'une étude clinique parue mardi montrent des progrès en précision et en rapidité de lecture. Grâce à ce jeu, Emmanuelle David, dont le fils est dyslexique, a vu une évolution spectaculaire au bout de quelques semaines. Alors qu'il a du mal à lire et écrire à cause de son trouble, elle assure qu'il fait désormais moins de fautes d'orthographe. Mais pas seulement : "Les erreurs de lecture sont beaucoup moins fréquentes. Avant, il inventait des mots, à l'écrit il oublie beaucoup moins les lettres." Sa dernière dictée ? "20/20 !, se réjouit sa mère. On part de loin. Dans ses premières dictées, il faisait 24 fautes."

Ces progrès sont notamment possibles grâce à la musique présente dans le jeu, qui permet d'améliorer des connexions cérébrales. "Ces enfants dyslexiques ont des particularités au niveau cérébral et notamment un faisceau arqué, qui relie les aires antérieures et postérieures du cerveau, qui est moins développé. Or ce faisceau arqué jour un rôle fondamental dans la phonologie", explique la neuropsychologue Catherine Grosmaître.

Téléchargeable sur téléphone et tablette, le jeu permet aux parents de débuter une prise en charge à domicile, alors qu'il faut compter en moyenne un an et demi pour obtenir un rendez-vous chez l'orthophoniste. Les troubles "dys" touchent pourtant 8% de la population française, dont 1,3 million d'enfants.