Après l'Allemagne, l'Espagne ou encore l'Italie, la France a suspendu à son tour l'utilisation du vaccin anti-Covid AstraZeneca lundi. L'exécutif attend l'avis de l'Autorité européenne du médicament, qui devrait être rendu jeudi. Mais si l'utilisation du vaccin devait être suspendue plusieurs semaines, voire totalement supprimée, ce serait une catastrophe pour la stratégie vaccinale de notre pays.
L'accélération de la campagne de vaccination dépend en effet grandement des doses du vaccin AstraZeneca. Si l'on devait se passer de ce vaccin, cela compliquerait très fortement l'équation, reconnaît Bercy. Même si le géant pharmaceutique suédo-britannique a de grosses difficultés de production, la France doit récupérer dans les semaines à venir plusieurs millions de doses. Et sans ces arrivages, il faudra faire une croix sur l'objectif du gouvernement : immuniser 10 millions de personnes d'ici à mi-avril.
Impossible de compenser avec les autres vaccins
Et impossible de se tourner vers les autres laboratoires dont les vaccins ont été acceptés, comme Pfizer-BioNtech, Moderna ou Johnson & Johnson. Ils produisent en ce moment à flux tendu.
Le vaccin suédo-britannique devrait cependant être autorisé rapidement. En effet, la balance bénéfice-risque est favorable au vaccin, du côté de l'OMS comme du côté de l'Autorité européenne du médicament. De plus, les effets indésirables de thrombose n'ont pas été reliés directement à AstraZeneca.
Mais les autorités restent inquiètes : ce vaccin n'avait déjà pas bonne presse et la suspension aggrave son cas. Cela va être "mission impossible de vacciner avec", confie un spécialiste.