15% des formes graves de coronavirus s'expliqueraient par une prédisposition génétique. C'est ce que démontrent les travaux d'une équipe franco-américaine de l'Institut Imagine à Paris et de l'université Rockefeller à New York. Il s'agirait notamment d'anomalies génétiques et immunitaires. Les chercheurs sont partis de cette hypothèse, émise déjà déjà, pour ensuite établir la carte d'identité génétique de 1.700 patients à travers le monde.
Une particularité est apparue dans le groupe des cas graves étudiés : les patients porteurs de certaines mutations génétiques n'arrivent pas à activer de façon efficace un certain type de protéines appelées "interférons". Les interférons, explique Jean-Laurent Casanova, qui a dirigé ces travaux, sont pourtant des molécules indispensables pour enclencher la réaction de défense de l'organisme en cas d'attaque par un virus. "Ces patients vont produire peu ou pas d'interférons. Le virus va donc se répliquer, infecter d'autres cellules et plusieurs jours plus tard, d'autres composants du système immunitaire, notamment les globules blancs, vont tenter de faire le boulot que les interférons n'ont pas fait", indique-t-il.
Bientôt des traitements personnalisés pour ces cas ?
Mais à ce moment là, c'est déjà trop tard. Chez ces patients, le système immunitaire s'emballe, déclenchant le fameux orage cytokinique qui entraine la dégradation de l'état de santé. Ces découvertes devraient donc permettre, à l'avenir, de mieux repérer les personnes à risque de forme grave. Cela pourrait aussi permettre de développer de nouveaux traitements personnalisés pour ce type de cas.