Cela fait plus d’un an que le coronavirus est entré dans notre quotidien, bouleverse notre vie quotidienne et squatte les médias. Mais ces dernières semaines, un nouveau terme est apparu : le "variant anglais". Vous avez peut-être même entendu parler de variant sud-africain, brésilien ou japonais. Si vous n’avez pas encore tout à fait compris de quoi il retourne, le Dr Jimmy Mohamed, qui présente l’émission de santé Sans Rendez-vous, tous les jours de 15h à 16h sur Europe 1 avec Mélanie Gomez, vous éclaire.
Qu’est-ce qu’un variant ?
Comme beaucoup de virus, à force de circuler et de se transmettre, le coronavirus apparu l’année dernière en Chine produit des copies de lui-même. Le problème est que ces copies finissent par se détériorer. "C’est comme lorsque vous faites des photocopies. La première est de bonne qualité, mais à mesure que vous en faites, au bout de la 100ème ou 200ème, on a du mal à lire ce qui a été écrit", compare le Dr Jimmy Mohamed. "Le virus, à mesure qu’il se réplique, va commettre des petites erreurs ".
Ces erreurs peuvent ne strictement rien changer. Ou au contraire changer le mode de fonctionnement du virus, en le rendant moins fort, moins agressif ou à l’inverse, plus virulent, plus contagieux.
C’est ce qui s’est passé avec le variant anglais. Le coronavirus a muté au niveau de son enveloppe. Conséquence : lorsque le virus va pénétrer dans votre organisme, il va s’attacher beaucoup plus facilement à vos cellules et vous allez tomber malade beaucoup plus rapidement. C’est la raison pour laquelle, on estime que ce variant est 50 à 70% plus contagieux que la souche initiale.
Le vaccin est-il efficace sur le variant anglais ?
En l’état actuel des connaissances, les études montrent que les vaccins mis au point et administrés en ce moment sont efficaces contre le variant anglais.
Si le virus venait à muter à nouveau et si le vaccin n’était plus efficace, les laboratoires affirment qu’ils seront en mesure de mettre au point un nouveau vaccin en 6 semaines seulement.
Quel est le risque de laisser circuler ces variants ?
Si nous laissons le virus circuler librement, on augmente la probabilité d’avoir une nouvelle mutation. Et donc une mutation qui serait peut-être encore plus agressive, plus virulente et pour laquelle le vaccin serait inefficace, prévient le Dr Mohamed.
"Cela veut donc dire que lors que la prochaine phase vaccinale, il faudra tous se faire vacciner. Ou en tout cas, qu’on soit le plus nombreux possible, pour permettre d’éteindre l’épidémie et d’essayer de retrouver une vie normale", ajoute le médecin d’Europe 1.
Mieux vaut-il un variant plus mortel ou un variant plus contagieux ?
"Les études montrent que si on laisse circuler le virus, ce qui va produire le plus de dégâts et provoquer le plus de décès, c’est un virus plus contagieux. En effet, il aura davantage de temps pour se propager et donc faire plus de ravages. Contrairement à un virus plus agressif, qui tuerait les gens plus rapidement", explique le Dr Jimmy Mohamed.