Le tribunal administratif de Basse-Terre a enjoint le CHU et l'Agence régionale de santé de Guadeloupe de commander "en nombre suffisant" des tests de dépistage du Covid-19 ainsi que des doses de traitement par hydroxychloroquine et azithromycine, a-t-on appris dimanche. Au micro d'Europe 1 ce mardi, Elie Domota, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) s'est félicité de cette décision, justifiée par les faibles moyens sanitaires présents sur le groupe d'îles.
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"Il y a eu un incendie au CHU en novembre 2017 et depuis, nous sommes dans une situation sanitaire dégradée", commence Elie Domota. "Et cette situation sanitaire est marquée par une situation financière catastrophique et par un manque d'effectifs. Aujourd'hui, tout le monde le sait : le CHU n'est pas en mesure de faire face à cette pandémie", poursuit le syndicaliste.
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"C'est du bon sens pour tenir compte de la réalité"
"Pour nous, aujourd'hui, vu l'urgence sanitaire, vu la dégradation des services de santé en Guadeloupe, vu l'état de santé général de la population guadeloupéenne, il est normal d'anticiper. Pour nous, la décision du tribunal, c'est avant tout une anticipation, c'est du bon sens pour tenir compte de la réalité", explique Elie Domota.
Mais l'UGTG, qui demandait 200.000 tests et de quoi traiter 20.000 patients auprès d'entreprises déjà sélectionnées par le syndicat, n'a pas eu gain de cause sur ce point. Dans son injonction, le tribunal ne donne aucun chiffre, parlant simplement de "doses nécessaires" de traitement et d'un "nombre suffisant" de tests. Si le "CHU ne commente pas une décision de justice" selon sa direction, l'ARS, elle, a "pris acte" de la décision du tribunal". Ce procédé a d'ailleurs inspiré Jean-Guy Talamoni, président de l'exécutif Corse, invité d'Europe 1 ce mardi.
Le gouvernement n'est "ni dans l'anticipation, ni dans la prévention"
Répondant aux questions de Matthieu Belliard, Elie Domota a affirmé que le gouvernement n'était pas "dans l'anticipation, ni dans la prévention (...) Ce n'est pas simplement l'Outre-mer qui a été oubliée". "Quand Emmanuel Macron parle d'envoyer un navire de guerre dans nos eaux, il oublie simplement que c'est un archipel d'îles et qu'il y a des milliers et des milliers de kilomètres à parcourir", explique Elie Domota. "En aucun cas ce bâtiment de guerre (un porte-hélicoptères amphibie, ndlr) ne pourra apporter aucune aide, que ce soit en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane, car il ne pourra pas être présent dans nos eaux"