Après le déconfinement, les Français s'accordent des vacances bien méritée. Pourtant, la crainte d'une deuxième vague est toujours prégnante à l'heure où les infections repartent à la hausse. Infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine, le docteur Benjamin Davido a pointé, samedi sur Europe 1, la nécessité d'une politique de dépistage plus offensive : "Il faut se déplacer, aller dépister non plus dans les grandes villes mais là où sont les gens au mois d’août : sur les bords des plages, au bord du littoral."
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Selon le médecin infectiologue, l'un des principaux problèmes auxquels se heurte la politique actuelle de dépistage est le manque d'incitations. Citant les derniers chiffres de Santé publique France, Benjamin Davido affirme : "On sait qu’il y a plus de 50% des PCR positifs qui correspondent à des gens qui sont asymptomatiques". En d'autres termes, les personnes qui ne ressentent aucun symptôme ne perçoivent pas l'urgence de se faire dépister. Or, il s'agit de la seule manière de s'assurer de ne pas contaminer ses proches lors d'une fête ou d'un mariage.
Saturation des capacités de dépistage
Plutôt que d'attendre que les Français se rendent dans les centres de tests, il préconise d'aller à leur rencontre. "Il y a des initiatives qui sont très bien", assure-t-il, prenant notamment l'exemple de la ville d’Arcachon où "on voit des tentes mobiles pour aller inciter les gens à se faire dépister". Les tests PCR pourraient se dérouler jusque sur les plages, avec des résultats communiqués dans les 24 heures. En cas de positivité, les personnes concernées pourraient immédiatement prendre les mesures de précaution nécessaires et casser les chaînes de transmission.
Interrogé sur les forces à mobiliser pour une telle entreprise, Benjamin Davido a concédé que les cliniques privées étaient prises d'assaut et que les hôpitaux n'avaient pas les moyens de réaliser des tests en dehors de leurs locaux. Il préconise donc de faire appel aux Agences régionales de santé.
Il n'exclut pas non plus d'appeler l'Armée. "Si, malgré ces mesures, on se retrouve dans une situation où l’on se rend compte que l’on n’arrive pas à la volumétrie suffisante pour dépister les gens […] je pense qu’il faut être en mesure de faire exactement ce que l’on a fait au moment de la première vague : il faut demander à l’Armée de nous aider pour le dépistage." Dans le Grand Est, l'intervention des forces armées avait été déterminante pour palier à la saturation des hôpitaux.