Alors que l'accélération de la campagne de vaccination contre le Covid-19 devait reposer notamment sur les médecins libéraux, une décision du ministère de la Santé a provoqué la fureur de ces professionnels et des syndicats. Selon une note envoyée dimanche par le ministère, ces médecins ne pourront finalement pas commander de vaccins AstraZeneca cette semaine, la livraison étant réservée aux pharmaciens.
Le docteur Calafiore, qui exerce à Wattrelos, près de Roubaix, pensait ainsi pouvoir commander une trentaine de doses pour une séance de vaccination à son cabinet. Au micro d'Europe 1, il déplore la décision des autorités sanitaires, qui va le contraindre à annuler plusieurs rendez-vous. "On nous a demandé de prioriser les patients qui ont des problèmes de santé pour pouvoir les vacciner le plus vite possible, donc on a commencé à organiser les vaccinations en leur fixant des rendez-vous. Et là, du jour au lendemain, on va devoir les rappeler pour décommander", s'agace-t-il. Et le médecin d'interroger : "Les patients qu'on ne va pas pouvoir vacciner nous, est-ce qu'ils vont pouvoir être vaccinés par le pharmacien ? Ce n'est même pas sûr."
"On ne fait pas ce qu'il faut pour vacciner le plus vite possible"
Une situation qui illustre une nouvelle fois la pénurie des stocks, selon le docteur Calafiore, qui se demande également si elle n'est pas la conséquence des opérations de vaccination massive organisées ce week-end dans le Nord. "Si on a fait des grandes opérations de vaccination ce week-end, il a bien fallu prendre les vaccins quelque part. Donc on peut imaginer que si on n'a pas de livraisons de vaccins dans les semaines qui viennent, c'est qu'ils ont été consommés ce week-end, et que c'était pour faire de la communication." En tout cas, conclut-il, "là, on ne fait pas ce qu'il faut pour vacciner le plus vite possible".
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La grogne des généralistes est telle que deux syndicats de médecins demandent la démission de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, accusé de détournement de vaccins au profit des pharmaciens. À Tourcoing, le représentant de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) appelle, lui, ses confrères à suspendre leur participation aux centres de vaccination.