Ce qui est souvent un réflexe quand on souffre de migraine ou de fièvre est désormais une habitude à proscrire : le ministre de la Santé Olivier Véran a mis en garde samedi contre la prise d'ibuprofène chez les personnes infectées par le coronavirus. "La prise d'anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone...) pourrait être un facteur d'aggravation de l'infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol. Si vous êtes déjà sous anti-inflammatoires, ou en cas de doute, demandez conseil à votre médecin", a-t-il, ainsi, indiqué sur Twitter.
⚠️ #COVIDー19 | La prise d'anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone, ...) pourrait être un facteur d'aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol.
— Olivier Véran (@olivierveran) March 14, 2020
Si vous êtes déjà sous anti-inflammatoires ou en cas de doute, demandez conseil à votre médecin.
Selon nos informations cela fait déjà plusieurs jours que les réanimateurs ont l'impression que les cas les plus graves sont souvent des patients qui avaient pris un anti-inflammatoire avant l'aggravation de leurs symptômes. Le risque que présente cette famille de médicaments dans le cadre infectieux n'est pas nouveau. En effet, les spécialistes et les pédiatres avaient déjà déconseillé leur utilisation pour soigner la varicelle, une maladie pourtant bénigne mais qui s'est parfois transformée en infection généralisée lorsque les parents donnaient un anti-inflammatoire à leur enfant. Même chose donc avec le coronavirus bien qu'il n'y ait pas encore d'études sur le sujet. Mais la consigne est donnée par les autorités : en cas de fièvre mieux vaut se contenter du paracétamol.
Plus en vente libre depuis janvier
L'ibuprofène, vendu sous ce nom et diverses appellations commerciales (comme l'Advil et le Nurofen), est en effet susceptible d'aggraver des infections déjà existantes, avec de grosses complications éventuelles. C'est d'ailleurs pour cette raison que depuis la mi-janvier, il n'est plus vendu en libre service dans les pharmacies. C'est le cas aussi de l'aspirine, ainsi que du paracétamol (Doliprane, Efferalgan...) qui, lorsqu'il est prises à des doses trop élevées, peut lui-même provoquer de graves lésions du foie, parfois mortelles.
Alors que des millions de Français vont se déplacer aux urnes dimanche pour élire leur maire, le dernier bilan communiqué vendredi soir par le ministre de la Santé faisait état de près de 800 nouvelles contaminations et 18 décès supplémentaires en 24 heures, illustrant l'accélération tant redoutée par les autorités. Dans le pays, qui compte plus de 3.600 cas confirmés, "nous sommes au début d'une épidémie d'un virus inconnu", a prévenu le ministre. Il a enjoint toute la population "de modifier strictement et scrupuleusement nos comportements afin de nous protéger individuellement et collectivement". Il a cependant assuré que "toutes les mesures adaptées" ont été prises pour tenter d'enrayer la propagation du coronavirus.