Cela fait déjà plus de 15 jours que nous sommes confinés. Et c'est nos habitudes qui s'en trouvent chamboulées. Des changements soudains, parfois brutaux pour certains d'entre nous qui ont besoin d'une routine particulière, des repères précis tout au long de la journée. C'est par exemple le cas des personnes qui ont des troubles du comportement, comme les autistes qui sont environ 600.000 personnes en France, dont 250.000 enfants.
Alors que se tient, ce jeudi 2 avril, la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, des familles, parfois désemparées depuis la mise en place du confinement, doivent ainsi gérer cet isolement sans la prise en charge habituelle par les centres-médico éducatifs, sans l'aide quotidienne d'éducateurs spécialisées. Sophie et ses proches en font partie.
Au micro d'Europe 1, cette maman de quatre enfants, dont Zephyr, atteint d'autisme, témoigne de cette situation nouvelle : "Au début, je me suis vraiment dit 'ça va être l'enfer'. Chaque jour, on se dit : "une case de cochée sur le calendrier" et on a tient bon mais c'est vrai qu'avec un enfant autiste, l'imprévisibilité est ce qui fait le plus peur. Zephyr habituellement a des routines établies depuis des années et quand il y a une rupture de la routine, il est très facilement déstabilisé donc on est sur le qui-vive et on essaye de l'entourer, de lui expliquer les choses", explique-t-elle.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Congés payés, RTT, arrêt maladie : ce que change l'état d'urgence sanitaire
> Que sait-on de la chloroquine, le traitement qui fait débat ?
> Que faire si l'on est malade, mais pas du coronavirus ?
> Pourquoi il va falloir être patient pour se faire rembourser un voyage annulé
> Pain maison, circuits courts... Nos solutions pour continuer à bien manger pendant le confinement
> Sexe : comment gérer l'abstinence pendant le confinement ?
Malgré les difficultés, ce nouveau quotidien a aussi réservé quelques bonnes surprises aux deux parents : "Je redécouvre un peu certaines choses que je pensais ne plus pouvoir faire, comme lui demander de rester une heure à son bureau. Ça fait des années qu'on ne l'avait pas fait donc ça c'était plutôt la bonne nouvelle du confinement", raconte-t-elle.
En ce qui concerne l'activité sportive, réduite par les mesures de confinement, la famille tente là aussi de s'adapter : "Il a un besoin immense de se défouler, il fait habituellement entre 6 et 10 km par jour en extérieur. On gère en lui expliquant qu'il a le droit de sortir courir avec son papa une heure et on a la chance d'être deux parents", reconnaît Sophie, avant de conclure : "Ce sont des moments particuliers mais qui sont précieux aussi parce qu'on découvre un peu une nouvelle manière de fonctionner avec lui et finalement ça peut aussi donner lieu à des bonnes surprises".
En ces temps de confinement, la plateforme "Autisme Info service", qui a renforcé ses équipes pédagogiques, enregistre quatre fois plus d'appels que d'habitude.