Le Centre du don des corps à la science de l'Université Paris-Descartes, qui a accueilli des milliers de dépouilles dans des conditions indignes selon L'Express, fait l'objet d'une fermeture administrative immédiate ordonnée par la ministre de la Recherche, a annoncé mercredi l'Université. Cette mesure s'accompagne d'une mission d'inspection afin "d'établir la réalité des faits" et "la marche à suivre" avant une réouverture, selon un communiqué de l'Université.
Dans son édition de mercredi, l'Express dénonce les "conditions indécentes" dans lesquelles ont été conservées les dépouilles de "milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science". "Dans des locaux vétustes, les dysfonctionnements du centre et les problèmes de gestion ont eu une conséquence terrible : des dépouilles putréfiées, rongées par les souris, à tel point que certaines ont dû être incinérées sans avoir pu être disséquées", relate l'hebdomadaire. Selon l'enquête, il y a eu "des corps empilés les uns sur les autres, sans aucune dignité et contrairement à toute règle éthique".
L'Université présente ses excuses aux familles
Le magazine relève en outre que "les corps servent également à des entreprises privées auxquelles ils sont vendus, entiers ou démembrés", et que les professeurs de médecine, y compris ceux de l'université Descartes dont dépend ce centre, doivent eux aussi payer pour pouvoir disséquer.
L'Université Paris Descartes, dans son communiqué, "tient à présenter ses excuses aux familles sur cette situation" et indique qu'elle met en place un numéro, le 01 42 86 20 48, pour répondre à toutes les questions des familles de donneurs. En raison de la fermeture administrative, "il n'y a plus d'activités de dissection, mais le centre continuera d'assurer la prise en charge des dons en lien avec les familles", indique l'Université à l'AFP.
Un centre indispensable pour la formation des futurs chirurgiens
Ce centre parisien fondé en 1953, qui est le plus grand centre d'anatomie européen, accueille chaque année plusieurs centaines de corps donnés de son vivant volontairement à la science, souligne l'Université. Il joue un rôle primordial et indispensable pour la formation des chirurgiens et futurs chirurgiens, mais aussi pour le développement de nouveaux dispositifs médicaux (prothèse, matériel chirurgical) ou de nouvelles procédures opératoires.
L'Université admet qu'"après plusieurs décennies d'activité, certaines installations sont devenues vétustes". Un plan des travaux est lancé.