Les personnels hospitaliers doivent-ils s'attendre à une nouvelle vague épidémique ? Avec la baisse des températures, le relâchement des gestes barrières et le taux de vaccination qui plafonne, l'épidémie de Covid-19 repart à la hausse partout en France. Plusieurs indicateurs mesurent cette reprise : le nombre de tests positifs (8.547 dimanche selon Santé publique France), mais aussi les nouvelles hospitalisations. Dimanche, il y a eu 275 nouveaux patients selon le site Covid Tracker, soit 12% de plus que la semaine dernière. Pour le moment, les hôpitaux ne sont pas saturés, mais les infirmiers veulent éviter d'être à nouveau submergés par le nombre de malades.
"On a encore de la marge en réa"
Lundi, 22% des lits de réanimation sont occupés en France. "On a encore de la marge en réa", confirme François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges. Mais depuis une semaine, il reçoit de nouveaux des patients atteints du Covid. Si les cas ne sont pas graves pour être admis en réanimation, ils remplissent tout de même les services de l'hôpital. "On a ouvert trois lits supplémentaires pour le Covid. On va voir la semaine prochaine si la hausse des malades qui arrivent aux urgences se poursuit. Là, on sera obligé d'augmenter un peu la voilure de lits spécialisée dans la prise en charge de ces malades", s'inquiète le pneumologue.
Éviter les déprogrammations
Une inquiétude d'autant qu'il y a un décalage de trois semaines environ entre la hausse des cas et celle des hospitalisations. Pour l'instant, ce n'est qu'un frémissement, constate Frédéric Adnet, chef des urgences à Bobigny. Mais c'est déjà beaucoup pour des équipes épuisées et 80 lits fermés dans l'hôpital. "Je ne pense pas que ça puisse avoir la même intensité que les autres vagues, étant donné qu'on a affaire à une population qui est vaccinée", tempère-t-il, avant de reprendre : "Mais si on a à nouveau un afflux de patients, parce qu'il y a moins de lits ouverts, on va être encore plus handicapé que pour la première ou la deuxième vague". Face à cette reprise épidémique, les soignants espèrent surtout ne pas avoir à rouvrir leurs unités Covid et donc éviter les déprogrammations.