Alors que la France connaît un décrue durable de l'épidémie de Covid-19, notamment grâce à la vaccination massive de la population, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille était l'invité de Romain Desarbres dans Europe Midi. Le spécialiste a dressé un bilan de la situation sanitaire et a donné son point de vue sur l'intérêt de l'administration d'une troisième dose à l'ensemble de la population.
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Recul de l'épidémie
"On est sur la fin de l'épidémie. Ce qui est très positif, c'est qu'on est tombés en terme de taux d'incidence au-dessous des seuils d'alerte. On est a 40 cas [pour 100.000 habitants, NLDR] pour l'ensemble de la France", rappelle Philippe Amouyel. Au vu de l'amélioration de la crise sanitaire, pourquoi n'enlève-t-on pas le masque ? "On est au début de cette décroissance épidémique", répond Philippe Amouyel. L'épidémiologiste prévient : "il existe encore 600.000 Français fragiles qui ne sont pas vaccinés et qui pourraient être à l'origine d'une saturation sanitaire si l'épidémie reprenait".
Un phénomène qui pourrait être amplifié par le redoux automnal. "Le froid arrive et on va tous se retrouver ensemble et cela va faciliter la circulation du virus. Donc il faut rester prudent et sortir progressivement de cette épidémie et des mesures barrières."
Pas de nouvelle vague
Est-il possible que la France connaisse une nouvelle vague de Covid-19 cet hiver ? "On ne peut pas prévoir. On a plus de 70% des Français qui ont reçu une double dose, c'est un premier élément très positif qui devrait nous éviter une crise sanitaire. On exclura pas des petites poussées, s'il y a de nouveaux variants. Mais on les contrôlera mieux", pronostique Philippe Amouyel. "On va avoir la troisième dose qui va apporter la possibilité aux personnes âgées et aux soignants de renforcer les défenses immunitaires. Donc si on continue comme ça, on devrait au printemps avoir une vision plus sereine de ce que pourront être nos vacances d'été."
Troisième dose pour tous ?
Philippe Amouyel a également rappelé l'éventualité d'une troisième dose pour tous, comme l'a demandé la Haute autorité de santé mercredi : "pour l'instant, on a pas la preuve que ce soit utile chez tout le monde. On va chercher les plus fragiles pour bloquer la crise sanitaire. On va vacciner ceux qui ont été vaccinés il y a le plus longtemps, c'est à dire les soignants et les personnes les plus fragiles. Il faut attendre les études qui vont permettre de savoir s'il y a vraiment un bénéfice pour les moins de 65 ans et les plus fragiles. Les études en cours montrent qu'il y a effectivement une baisse de la contamination chez ceux qui ont eu une troisième dose".