Covid-19 : la HAS préconise d’élargir à 6 semaines le délai entre deux doses de vaccin

La HAS recommande d'espacer les deux injections du vaccin contre le Covid-19.
La HAS recommande d'espacer les deux injections du vaccin contre le Covid-19. © AFP
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Dans un communiqué publié samedi, la Haute autorité de Santé a insisté sur la nécessité d'accélérer la vaccination. Pour cela, elle recommande d'élargir le délai entre les deux injections du vaccin : de 21 jours aujourd'hui, il pourrait passer à 42 jours.

Espacer de six semaines l'injection de deux doses de vaccins, au lieu de trois à quatre semaines actuellement, constitue une option "raisonnable", assure la Haute autorité de santé (HAS), pour protéger les plus vulnérables et faire face à la "flambée épidémique". "Dans un contexte de limitation en nombre de doses de vaccin et afin de permettre une augmentation de la couverture vaccinale des personnes les plus vulnérables à court terme, l'allongement du délai entre deux doses vaccinales est une option à considérer", indique la HAS dans un rapport publié samedi.

700.000 vaccinations supplémentaires

Le schéma de vaccination suivi jusqu'ici est l'administration de deux doses espacée d'au moins 21 jours pour le vaccin Pfizer-BioNTech et de 28 jours pour celui produit par Moderna. L'allongement du délai d'injection des deux doses permettra d'"accélérer l'administration de la première dose aux personnes les plus vulnérables", soit, selon les projections de la HAS, au moins 700.000 personnes supplémentaires "qui seraient protégées par le vaccin" sur le premier mois d'application de cette mesure.

A l'échelle individuelle, "le risque de perte d'efficacité" du vaccin entre deux doses "paraît limité", indique la HAS. Les résultats des essais cliniques de phase 3 pour les vaccins à ARN messager "montrent une efficacité du vaccin Comirnaty de Pfizer BioNtech qui débute à partir du 12e jour après la première dose et celle du vaccin de Moderna à partir du 14e jour après la première dose", explique-t-elle. Par la suite, les personnes les plus âgées vaccinées "montrent une réponse immunologique satisfaisante et une efficacité vaccinale similaire à celle retrouvée chez les personnes les plus jeunes".

 

Une nécessaire rapidité

Mais pour qu'une telle mesure d'espacement des doses de vaccins puisse accélérer la couverture vaccinale et freiner la circulation du virus, la Haute autorité estime qu'il faut respecter trois conditions préalables. La première: vacciner les personnes les plus à risques par ordre de priorité, à savoir celles âgées de 75 ans et plus, puis "celles de 65 ans à 74 ans en commençant par ceux qui présentent des comorbidités", et donc plus de risques de décès liés au Covid.

Deuxio, la mise en œuvre de cette modification du schéma vaccinal doit être "rapide". Tertio, "la totalité des doses disponibles des deux vaccins" doivent être utilisées et "la capacité vaccinale y compris, pendant les potentielles périodes de confinement" doit être maintenue.