Le protocole sanitaire lié au Covid-19 dans les écoles devrait être allégé après les vacances de février, compte tenu d'une baisse des indicateurs, a indiqué vendredi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Ce mardi midi, les syndicats ont été reçus au ministère pour évoquer un allègement des mesures. Et plusieurs pistes sont envisagées par l'exécutif.
Vers la fin des trois autotests ?
A commencer par la levée du port du masque. Les parents sont en effet nombreux à s'en plaindre, mais les enseignants restent sceptiques face au risque de contamination toujours élevé dans les classes. Pour les syndicats majoritaires, cet assouplissement est donc prématuré. La levée du port du masque en récréation pourrait être un compromis possible. La modification de la règle des trois autotests pour les cas contacts est également sur le table. Beaucoup de familles avouent ne pas la respecter et c'est aussi un casse tête pour les professeurs. Les trois tests à réaliser à J0, J+2 et J+4 pourraient donc être réduits à deux tests seulement.
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Enfin, le troisième allégement concerne le retour du brassage des enfants. Quand un enseignant est absent, les élèves pourraient être de nouveau accueillis dans les autres classes de l'école et non plus renvoyés chez eux. Le sport en intérieur pourrait également être réinstauré. Tous ces allègements seront précisés par le ministre de l'Education dans le courant de la semaine et ils devraient entrer en vigueur dès la rentrée après les vacances scolaires de février, zone par zone, c'est-à-dire dès le lundi 21 février pour la zone B.
"Rebasculer sur quelque chose proche de la grippe"
Invité sur Europe Midi mardi, Benjamin Davido, infectiologue et directeur médical référent Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, a estimé que ces potentiels allègements sont une bonne nouvelle. "Je pense que tout est bon à prendre dans une politique où on se dirige, on l'espère, vers une immunité collective. Il va donc falloir repenser la stratégie de test de façon générale, et y compris chez les enfants", a-t-il affirmé. "On sous estime raisonnablement la circulation du virus et en réalité, aujourd'hui on arrive à avancer vers quelque chose qui se lisse comme étant une sortie de crise. Et je pense qu'il faut complètement repenser les indicateurs et rebasculer sur quelque chose proche de la grippe."
Pour l'infectiologue, s'il est difficile de juger du bon timing ou non de cet allègement, il est de toute évidence nécessaire d'esquisser une sortie de crise. "Ce qui est sûr, c'est que les modélisations mathématiques estiment qu'à la fin du mois de mars, on sera dans une situation plus favorable à l'hôpital, avec une diminution significative des hospitalisations et une reprise de celles qui ont été déprogrammées. Avec la vague Omicron, le risque de se retrouver à l'hôpital, notamment pour des gens vaccinés, est beaucoup plus faible. Et ça nous permet de changer de braquet", a-t-il expliqué avant de poursuivre. "Il faut se féliciter de se diriger pour une fois vers un scénario optimiste plutôt qu'un scénario d'emblée pessimiste."