Une journaliste dénonce les violences obstétricales dans un livre qui sort jeudi. Mélanie Déchalotte a longuement enquêté sur des violences, souvent passées sous silence, dont les femmes sont victimes dans certains cabinets de gynécologie, à l'hôpital ou en clinique. Mais les professionnels du secteur, même s'ils se remettent en question, demandent à ce que les propos ne soient pas généralisés. Ils disent stop au "gynéco bashing".
"Notre profession est très mal à l'aise". "Le Collège national des gynécologues comporte 98% de gens qui font leur travail correctement et qui se lèvent la nuit pour sauver la vie des femmes. Quand ils allument la radio et qu'ils entendent qu'ils sont des violeurs vous pensez bien que notre profession est très mal à l'aise", explique Israël Nisand, le président du Collège national des gynécologues français.
Un débat salutaire. Ils reconnaissent toutefois que le débat est salutaire. Problèmes de maladresse, de rythmes infernaux... C'est pour ces raisons qu'Amina Yamgnane a quitté l'hôpital public. Avec les cadences, il est impossible selon elle, de bien accompagner les patients et en cas d’accouchement compliqué, la femme n'est pas préparée à ce qu’elle va subir. "Celui qui est de garde et qui vient poser un forceps, par définition, il n'a pas vu la dame. On l'appelle à 2h du matin, la sage femme elle lui dit 's'il te plait vient poser un forceps'. Vous pensez bien que le gynéco de garde à son 17e accouchement compliqué, il n'est plus en état d'être attentif à la dame et c'est déplorable", regrette la gynécologue.
Mieux informer les femmes.Face à ces remises en question, les gynéco contre-attaquent. Le Collège national des gynécologues lancera en janvier une application pour informer les femmes sur les pratiques de chaque maternité.