Les indicateurs sont encourageants en France, où le nombre de patients en réanimation poursuit sa décrue pour le cinquième jour consécutif. Le président de la République va prononcer mardi une allocution télévisée, dans laquelle il détaillera des adaptations des règles du confinement. Celui-ci devrait s'alléger progressivement, en trois étapes. Les commerçants ont accepté, après des discussions avec l'exécutif, la mise en place d'un protocole sanitaire renforcé. Aux Etats-Unis, l'épidémie de Covid-19 est au contraire en phase "exponentielle" et le pays a franchi samedi la barre des 12 millions de cas.
Les informations à retenir
- 48.732 morts en France, plus de 13.000 nouveaux cas
- Emmanuel Macron va s'adresser aux Français mardi soir à 20 heures dans une allocution télévisée
- L'objectif est d'annoncer un desserrage de vis pour un déconfinement "progressif" en trois étapes
48.732 morts du Covid-19 depuis le début de l'épidémie
Les signaux d'une décrue de l'épidémie se confirment : 215 malades du Covid-19 sont décédés ces dernières 24 heures, 61 de moins que la veille, et le taux de positivité des tests a reculé à 14%, a indiqué dimanche soir Santé Publique France. L'amélioration se poursuit aussi du côté du nombre de nouveaux cas détectés. Dimanche, ce chiffre s'élevait à 13.157, contre 17.881 samedi et près de 23.000 vendredi. Un chiffre surveillé attentivement par le gouvernement qui s'apprête à un allègement par étapes du confinement.
Dans la même lignée, le taux de positivité des tests a continué de baisser : 14% dimanche contre 14,8 la veille. Cela fait au total 2.140.208 cas Covid confirmés en France depuis le début de l'épidémie, selon les données de l'agence sanitaire. Le nombre de décès liés au coronavirus se monte à un total de 48.732, dont 33.445 dans les hôpitaux.
Les services de réanimation étaient occupés encore dimanche par 4.491 patients du Covid, dont 171 nouvelles admissions. Samedi, ces services comptaient 4.493 patients du Covid. 31.522 personnes porteuses du virus étaient hospitalisées dimanche (quelle que soit la gravité de leur état), soit un peu plus que la veille : 31.365.
Vers un déconfinement en trois étapes
Deux jours avant son allocution télévisée mardi à 20 heures, Emmanuel Macron a confié au Journal du Dimanche (JDD) quelque unes de ses réflexions sur la crise sanitaire du coronavirus. Alors que le chef de l'État devrait selon toute vraisemblance annoncer les étapes d'un déconfinement progressif, il dit vouloir mettre fin à "l'incertitude" sur la crise sanitaire en apportant "de la clarté" et "un cap".
Le chef de l'Etat devrait annoncer un allégement des mesures. Fin des attestations le 20 décembre, nouvelle politique d'isolement des cas positifs : on vous explique ici les pistes envisagées par le gouvernement. Mais attention, l'exécutif n'envisage pas pour autant à ce stade la fin du confinement, selon le JDD qui cite dans le même article le ministre de la Santé Olivier Véran : "Aujourd’hui, le niveau de circulation du virus dans le pays est le même qu’au moment du couvre feu. Il n’est pas question de déconfiner".
Selon Gabriel Attal, également cité dans le JDD, les assouplissements se feront "en trois étapes" au regard de l'évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités. D'abord autour du 1er décembre, puis avant les congés de fin d'année, et enfin à partir de janvier 2021.
Quelle politique pour la vaccination en France ?
Alors que les laboratoires Pfizer et BioNTech ont formulé une demande de commercialisation de leur vaccin aux Etats-Unis, en France les premières vaccinations contre le Covid-19 pourraient avoir lieu dès le début de l'année prochaine. La Haute autorité de santé doit rendre son avis sur l'organisation du plan de vaccination d'ici la mi-décembre. Mais certains responsables de santé plaide pour une organisation simple, qui permette notamment aux Français de se faire vacciner directement chez leur médecin ou en pharmacie. La France a déjà précommandé 90 millions de doses de vaccin.
Est-ce que cela suffira ? Certains en doutent d'ores et déjà. C'est notamment le cas d'Arnaud Montebourg, invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1 dimanche. "Construire une stratégie d’indépendance vis-à-vis du vaccin me parait être le B-A BA", a martelé l'ancien ministre de l'Économie. "On ne va pas dépendre de monsieur Trump, des Chinois ou de je ne sais quelle multinationale à capitaux privés pour la santé de tous les Français. Or, cela ne me parait pas encore être le cas", pointe-t-il.
À ses yeux, la France n’a pas investi suffisamment pour s’offrir une production capable de couvrir les besoins de la population. "On a investi 200 millions sur les installations de production en France pour les premières séries de vaccins. En aurons-nous assez pour toute la population ? C’est là le vrai sujet", interroge-t-il. "En l’état de nos investissements, publics comme privés, cela ne semble pas être le cas."
Les magasins impatients de pouvoir rouvrir
Suspendus à l'annonce d'une date de réouverture, les commerçants ont accepté après des discussions avec l'exécutif la mise en place d'un protocole sanitaire renforcé. Celui-ci prévoit notamment un espace de huit mètres carrés par client contre quatre mètres carrés avant le confinement. "C'est aberrant, absurde. On a tous de petites boutiques, pas des châteaux. On ne peut pas vraiment se permettre d'avoir une personne tous les huit mètres carrés", regrette Daniel, employé dans un magasin de chaussures d'Arras, dans le Pas-de-Calais. Il a manifesté son agacement samedi avec des dizaines d'autres commerçants de la ville, brandissant des pancarte estampillées "Travailler ou mourir" et "Je suis essentiel". Retrouvez ici notre reportage.
Le président de JouéClub espère aussi une réouverture imminente, pour la fin de semaine prochaine. "Chaque jour compte" en période de fêtes, souligne Jacques Baudoz. "Nous espérons ouvrir dès le 27 novembre", explique-t-il dimanche au micro d'Europe 1.
Cette réouverture pourrait d'ailleurs se faire même le dimanche au mois de décembre, selon le souhait de plusieurs fédérations. Selon la ministre chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, le gouvernement va regarder d'un œil favorable cette possibilité.
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Un premier élevage de visons contaminé en France, 1.000 bêtes abattues
Après le Danemark, la France vient à son tour pour la première fois de détecter la présence de coronavirus dans un élevage de visons en Eure-et-Loir. Les 1.000 bêtes ont été abattues, selon les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique. Des analyses sont en cours dans d'autres élevages.
La pandémie décélère en Europe
L'Europe est restée l'épicentre de l'épidémie de Covid-19 ces sept derniers jours, malgré une baisse des nouvelles contaminations. Les nouveaux cas refluent (-7%) dans une Europe où de nombreux pays sont confinés ou soumis à des couvre-feux. La plus forte décrue est observée en République tchèque (-38%, 5.100), la France (-37%, 26.800) et en Belgique (-36%, 4.300).
Le gouvernement britannique a confirmé samedi que le confinement instauré en Angleterre pour quatre semaines ne sera pas prolongé au-delà du 2 décembre, date à laquelle cette province britannique retournera à un système de restrictions locales pour limiter la deuxième vague du nouveau coronavirus.
Face à l'envolée du nombre de cas, les Etats-Unis autorisent le traitement Regeneron
Samedi, les Etats-Unis ont franchi la barre des 12 millions de cas. La majeure partie de la Californie sera placée sous un couvre-feu nocturne pendant un mois, alors que la ville de New York a refermé ses écoles. Les Américains ont été invités à s'abstenir de voyager pour la grande fête familiale de Thanksgiving jeudi prochain.
Face à ce fléau, l'Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé samedi en urgence son autorisation à un cocktail d'anticorps de synthèse de la société de biotechnoligie Regeneron. Ce traitement est connu pour avoir été administré à Donald Trump, qui l'avait largement vanté après s'être remis du Covid-19 en octobre. Selon la FDA, il a été démontré que le traitement REGEN-COV2, une combinaison de deux anticorps fabriqués en laboratoire, réduit les hospitalisations liées au Covid-19 ou les consultations aux urgences chez les patients présentant des maladies secondaires ou "comorbidités".
Confrontés à une situation plus que délicate, les Etats-Unis prévoient d'entamer avant la mi-décembre une campagne massive de vaccination, dans l'espoir de parvenir à une immunité collective en mai.
Le G20 promet une distribution équitable du vaccin
Par ailleurs, le G20 a promis de ne ménager "aucun effort" pour assurer la distribution équitable des vaccins contre le Covid-19 dans le monde et soutenir les pays pauvres dont les économies ont été ravagées par la crise, à l'issue d'un sommet virtuel organisé par Ryad. Alors que la pandémie continue de faire rage, le groupe des plus grandes économies du monde a adopté un ton consensuel sur les défis à venir dans une déclaration finale qui manque de détails sur nombre de questions ayant dominé le sommet.
58 millions de cas dans le monde, près d'1,4 million de morts
Plus de 58 millions de cas, causant près d'1,4 million de décès, ont été officiellement détectés dans le monde depuis le début de la pandémie, selon un bilan établi samedi par l'AFP. Après les Etats-Unis (255.800 morts), les pays les plus touchés sont le Brésil (168.989), l'Inde (133.227), le Mexique, devenu le quatrième pays à dépasser les 100.000 morts (101.373), et le Royaume-Uni (54.626).