Après un week-end de vaccination tous azimuts, l'épidémie de Covid-19 reste sous haute surveillance en France et la situation redevient critique en région parisienne, où les hôpitaux et cliniques ont reçu l'ordre de déprogrammer des activités pour faire face à l'afflux de patients. Selon le dernier bilan publié par Santé publique France, le pays compte un total de 88.574 morts du depuis le début de l'épidémie. La pression hospitalière reste forte, avec une hausse des hospitalisations et des réanimations. L'Italie a franchi lundi la barre des 100.000 morts.
Les informations à retenir
- En Île-de-France, les hôpitaux sont sommés de déprogrammer 40% des activités
- La pression hospitalière s'accentue en France, mais aucun durcissement n'est prévu pour l'heure
- Les pharmaciens peuvent passer commande pour vacciner à leur tour
- Plus de 100.000 morts en Italie, premier pays de l'UE à franchir ce seuil
Les hospitalisations et les réanimations augmentent en France
Si plusieurs régions n'atteignent pas la saturation hospitalière, le nombre de patients soignés dans les services de réanimation ne cesse de progresser, à 3.849 dans toute la France, contre 4.900 aux pics de la seconde vague et 7.000 lors de la première. Au total, 88.933 personnes sont mortes en France, depuis le début de l'épidémie, il y a maintenant plus d'un an, soit 359 décès de plus par rapport au dernier bilan.
Le nombre de cas est lui de 5.327, un chiffre comparable aux autres bilans publiés le lundi, en raison du week-end. Pour la première fois, lundi, les autorités ont publié en accès libre les données liées aux différents variants du Covid-19. Désormais, presque deux tiers des tests positifs (65%) concernent le variant anglais, contre environ 50% il y a deux semaines.
Les hôpitaux et cliniques d'Île-de-France sommés de déprogrammer 40% des activités
L'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a donné "l'ordre ferme" aux hôpitaux et cliniques franciliens de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales, pour augmenter le nombre de lits de réanimation dédiés aux malades du Covid-19, a indiqué lundi son directeur général, Aurélien Rousseau. Avec 973 malades actuellement en réanimation pour "moins de 1.050 lits" disponibles, "on est dans une situation de tension très forte", a déclaré Aurélien Rousseau à l'AFP, souhaitant que la nouvelle cible fixée à 1.577 lits soit "atteinte au cours de la semaine prochaine". Les détails dans notre article ici.
Pas de durcissement prévu des mesures
Un confinement le week-end n'est toujours pas à l'ordre du jour en Île-de-France. Au final, l'exécutif a limité cette mesure au Pas-de-Calais, après le littoral des Alpes-Maritimes et l'agglomération de Dunkerque. "La charge sanitaire hospitalière n'est pas la même dans la région Hauts-de-France et en Ile-de-France", justifiait vendredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, en mettant aussi en avant la nécessité de prendre des mesures à l'échelle de la région parisienne et pas seulement pour quelques départements.
"Le couvre-feu à 18 heures, la fermeture de certains lieux, c'est très contraignant... Les gens ne le vivent pas comme des demi-mesures", insiste aussi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dans un entretien au Parisien. Le taux d'incidence est repassé sous les 400 nouveaux cas de Covid-19 pour 100.000 habitants sur sept jours dans le Pas-de-Calais, avant même son premier week-end confiné. Il grimpe désormais à 425 en Seine-Saint-Denis, 400 dans le Val-de-Marne et dépasse les 300 dans le Val-d'Oise, la Seine-et-Marne, Paris et l'Essonne, au-dessus du seuil d'alerte maximale fixé à 250 par le gouvernement.
100.000 vaccinations quotidiennes
Dans ce contexte, les autorités sanitaires sont appelées à maintenir la cadence de la campagne de vaccination. Pendant quatre jours consécutifs, de mercredi à samedi, le nombre de piqûres quotidiennes a dépassé les 100.000 dans le pays, dont plus de 180.000 vendredi et samedi dans les centres dédiés, un rythme record. Au total, 3,7 millions de Français ont reçu au moins une dose de vaccin (soit environ 5,6% de la population), dont 1,9 million ont été vaccinés avec deux doses.
Selon le dernier bilan publié sur le site du gouvernement, 130 nouveaux décès ont été recensés en France, pour un total de 88.574 morts depuis le début de l'épidémie. La pression hospitalière reste forte, avec une hausse des hospitalisations et des réanimations. 24.818 patients sont actuellement hospitalisés (+193 en 24 heures), tandis que 3.743 personnes se trouvent en réanimation (+54). Au total, 3.772.579 premières doses de vaccin ont pour l'instant été injectées.
Les pharmaciens peuvent vacciner, grogne des généralistes
A compter de lundi, les pharmaciens peuvent passer commande pour vacciner à leur tour. Mais pas les médecins généralistes, "compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca", explique une note de la direction générale de la Santé parue dimanche. De quoi rendre furieux le syndicat des médecins libéraux (SML) : "pour céder au caprice des pharmaciens, la direction générale de la santé décide que les médecins ne pourront pas vacciner la semaine prochaine alors que tous les rendez-vous sont déjà pris", déplore le syndicat. Un message "inacceptable", s'est aussi insurgé, sur Twitter, l'Ordre des médecins.
De son côté, Gabriel Attal a mis en garde les professionnels de santé, dont les réticences de certains à se faire vacciner font polémique. "Nos soignants ont été héroïques", mais "il y aurait une irresponsabilité à refuser de se faire vacciner quand on est soignant", lance-t-il, en n'excluant pas de rendre les piqûres obligatoires, même si "on fait d'abord le choix de la confiance". Il est aussi resté évasif sur des dates de réouverture des restaurants ou des musées, fermés depuis plus de quatre mois. "J'avoue avoir du mal à expliquer qu'on puisse aller dans un Sephora mais pas dans un musée", concède-t-il, tout en ajoutant qu'"il y a nécessairement, dans la gestion d'une telle épidémie, une part d'incohérence quand il faut limiter les interactions et les flux de personnes".
En Nouvelle-Calédonie, deux semaines de confinement strict
Neuf premiers cas de Covid-19 ont été détectés dimanche en Nouvelle-Calédonie où un confinement strict de deux semaines a été annoncé par le président du gouvernement local et le haut-commissaire de la République. Ces cas ont été identifiés lors d'investigations menées en raison de la découverte dans l'archipel voisin de Wallis et Futuna d'un premier cas autochtone, où des mesures de protection de la population, aux taux d'obésité et de diabète élevés, ont été prises, a indiqué dimanche la préfecture.
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Les petits anglais de retour à l'école
Outre-manche, les petits Anglais sont retournés à l'école lundi, en commençant par les enfants âgés de 5 à 11 ans, première étape pour sortir progressivement d'un troisième confinement instauré dans le pays en janvier.
Grâce à sa large campagne de vaccination - 22 millions de premières doses injectées -, Londres a assoupli les règles très strictes touchant à la vie sociale. La réouverture des magasins non-essentiels et des terrasses de pubs et restaurants est prévue le 12 avril, avant la levée de toutes les restrictions espérée le 21 juin.
La pandémie pourrait entraîner le mariage forcé de 10 millions d'enfants
La pandémie de coronavirus pourrait entraîner le mariage forcé de 10 millions d'enfants d'ici 2030, a prévenu lundi l'Unicef, qui s'ajouteraient aux 100 millions de filles considérées comme à risque d'être mariées d'ici la fin de la décennie.
Ces mariages de filles de moins de 18 ans seraient la conséquence de plusieurs facteurs liés à la crise du Covid-19, principalement les fermetures d'école, la dégradation de la conjoncture économique, les perturbations dans les service publics et les décès de parents, selon l'agence des Nations unies consacrée à l'enfance.
Selon l'Unicef, 650 millions de jeunes filles et femmes dans le monde ont été mariées avant leurs 18 ans. La moitié de ces mariages ont eu lieu dans cinq pays : le Bangladesh, le Brésil, l'Ethiopie, l'Inde et le Nigeria.
Le Togo reçoit 156.000 doses de vaccins gratuits via Covax
Le Togo a reçu dimanche soir son premier lot de 156.000 doses de vaccins AstraZeneca contre le Covid-19, grâce au dispositif Covax créé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au bénéfice des pays les plus démunis. Selon la représentante de l'OMS au Togo, l'arrivée de ce premier lot de vaccins "constitue un grand pas dans la riposte face à la pandémie, surtout eu égard à la situation de plus en plus préoccupante au Togo depuis janvier 2021". "L'OMS va continuer son appui aux pays, afin que toutes les doses de vaccins nécessaires soient mises à disposition des pays et que la vaccination soit effective dans les meilleurs délais", a précisé Dr. Fatoumata Binta Diallo.
Près de 2,6 millions de morts, plus de 100.000 morts en Italie
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.593.872 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon l'AFP. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 525.035 décès pour 28.999.266 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 265.411 morts et 11.019.344 cas, le Mexique avec 190.604 morts (2.128.600 cas), l'Inde avec 157.853 morts (11.229.398 cas), et le Royaume-Uni avec 124.419 morts (4.218.520 cas).
L'Italie est devenue lundi après-midi le premier pays de l'Union européenne à franchir la barre des 100.000 morts. Les autorités sanitaires italienne
Parmi les pays les plus durement touchés, la République tchèque est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 204 décès pour 100.000 habitants, suivi par la Belgique (192), la Slovénie (187), le Royaume-Uni (183) et le Monténégro (170).