Coronavirus : 88.444 morts au total, la pression hospitalière reste forte

La pression hospitalière reste forte.
La pression hospitalière reste forte. © AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que la pression hospitalière reste forte, avec 24.625 patients hospitalisés en France, le Pas-de-Calais a entamé son premier week-end de confinement. Pour éviter un reconfinement national, le gouvernement tente d'accélérer la campagne de vaccination, et plusieurs opérations de vaccination de masse ont eu lieu dans le pays. 
L'ESSENTIEL

Le gouvernement pourra-t-il éviter la mise en place d'un reconfinement national ? Alors que l'épidémie de coronavirus continue d'exercer une forte pression sur l'hôpital, l'exécutif veut miser sur la vaccination pour échapper à une nouvelle mise à l'arrêt de l'activité du pays. En déplacement dans la Creuse, le Premier ministre Jean Castex a ainsi promis de "mettre le paquet" sur la vaccination lors des prochaines semaines. De son côté, le Pas-de-Calais a entamé son premier week-end de confinement local. A Paris, les quais de Seine où s'étaient massés de nombreux Parisiens, ont été évacués par les forces de l'ordre. 

Les informations à retenir :

  • Le confinement du Pas-de-Calais le week-end est entré en vigueur
  • Les quais de Seine, à Paris, ont été évacués par les forces de l'ordre 
  • Le gouvernement veut accélérer la campagne de vaccination
  • La réouverture des restaurants dépend de l'avancée de la vaccination, mais pourrait avoir lieu en mai

La pression hospitalière reste forte

Selon le dernier bilan publié sur le site du gouvernement, la pression hospitalière reste forte. 24.625 patients sont actuellement hospitalisés pour coronavirus, soit 140 de moins que la veille. 3.689 personnes sont en réanimation, soit 9 patients supplémentaires en 24 heures. Au total, 88.444 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie (+170 en 24 heures).

Le Pas-de-Calais confiné

Le confinement dans le Pas-de-Calais (Nord) a débuté ce samedi matin et sera en vigueur pendant quatre week-ends, soit jusqu'au 28 mars, pour juguler une flambée de l'épidémie notamment dans les zones proches du Dunkerquois. "L’incidence y est en effet en progression très rapide", à savoir de "23 % au cours des 7 derniers jours et dépasse dorénavant le seuil des 400 pour 100.000, soit presque deux fois la moyenne nationale", avait expliqué le Premier ministre en pointant aussi la saturation des services de réanimation, "au plus haut de tous les départements français".  "Les grandes surfaces commerciales non alimentaires de plus de 5.000 m² seront fermées" dans le département, avait également ajouté Jean Castex.

Selon le préfet du département, cette décision était "absolument" indispensable car sans "cet effort au mois de mars, je pense qu'on s'orienterait vers un confinement au mois d'avril", a-t-il dit sur Europe 1 samedi. En outre, les centres commerciaux non alimentaires de plus de 10.000 m², et plus seulement ceux de plus de 20.000 m² comme jusqu'à présent, sont fermés à compter de vendredi soir dans les "départements à risque".  

Les forces de l'ordre interviennent sur les quais de Seine

La police a fait évacuer en milieu d'après-midi samedi les quais de Seine où le soleil et la température douce avaient attiré des Parisiens en nombre qui ne respectaient pas les gestes barrière. La préfecture de police de Paris a posté plusieurs tweets appelant au respect des gestes barrière sur les quais (port du masque et distanciation physique), avant de décider de disperser les petits groupes et d'évacuer les quais.

La semaine dernière, il en avait été de même, mais la police était intervenue peu avant le couvre-feu de 18 heures. Pour ce week-end, la préfecture de police a interdit la consommation d'alcool sur les quais de Seine et les rives du Canal Saint-Martin de 11 à 18 heure, ainsi que dans plusieurs autres lieux de la capitale.

Castex promet de "mettre le paquet" sur la vaccination

En marge de la visite d'une exploitation agricole à Saint-Eloi, dans la Creuse, Jean Castex, rappelant que les prochaines semaines seront "très sensibles" sur le front du Covid-19, a promis que le gouvernement allait "mettre le paquet sur la vaccination". "On a un mois, un mois et demi, deux mois très sensibles" en raison des variants a affirmé le Premier ministre. Or, "ce variant risque de nous reconduire, je n'en sais rien, peut-être à reconfiner". "Donc il faut mettre le paquet sur la vaccination" en mars et avril, a-t-il ajouté, alors que le gouvernement veut mettre le turbo dès ce week-end grâce à des centaines de milliers de doses du vaccin AstraZeneca restées dans les placards.

Vers une vaccination obligatoire pour les soignants ?

La vaccination des soignants contre le Covid-19 est jugée insuffisante par le gouvernement, comme l'a rappelé jeudi Jean Castex, car environ 40% des personnels des Ehpad et 30% des soignants, en ville et à l'hôpital, ont été vaccinés. L'exécutif s'interroge désormais sur la mise en place d'une vaccination obligatoire pour ces personnels. Vendredi, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a adressé aux soignants une lettre ouverte, les enjoignant notamment à sauter le pas. Dans le même sens, l’Ordre des médecins a appelé samedi les soignants à une "exigence éthique" et à un "devoir d'exemplarité".

Selon plusieurs sources gouvernementales auprès d'Europe 1, ce courrier pourrait bien être un dernier avertissement avant une saisine du Conseil consultatif national d’éthique, en vue d'une obligation vaccinale. Une méthode jugée "ignoble" par le porte-parole du syndicat national des infirmiers, Thierry Amouroux,  sur Europe 1 samedi, qui a assuré que les soignants ne refusaient pas de se vacciner mais demandaient un autre vaccin qu'AstraZeneca.

Pharmaciens et sages-femmes sont par ailleurs désormais autorisés à prescrire et injecter les vaccins, de même que les infirmiers qui peuvent à présent vacciner sans qu'un médecin soit systématiquement présent. La vaccination reste réservée en priorité aux personnes de plus de 75 ans, de plus de 50 ans souffrant de comorbidités et aux adultes à très haut risque.

Les restaurants pourraient rouvrir entre mi-avril et mi-mai

Plusieurs membres du gouvernement ont reçu les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration vendredi soir. "Il nous a été mentionné que la clé de cette décision était l'avancée de la vaccination, mais aussi que la majorité des personnes vulnérables seraient vaccinées entre le 15 avril et le 15 mai. Donc nous pouvons en déduire que nos établissements devraient pouvoir rouvrir d'ici au 15 mai", a affirmé au micro d'Europe 1, Jean-Virgile Crance, président du groupement des chaînes hôtelières, qui a participé à cette réunion. Mais en attendant une potentielle réouverture en mai, le gouvernement a fixé le calendrier des prochaines discussions. 

Il faut qu'"on soit prêt le jour où on peut appuyer sur le bouton", a de son côté souligné le Premier ministre lors de son déplacement dans la Creuse, samedi. A cet égard, "on ne pourra pas débrancher tout de suite le dispositif" d'aides, a indiqué Jean Castex, qui prévoit aussi des "actions symboliques" pour soutenir le secteur, comme la mise en valeur de la gastronomie au deuxième semestre 2021.

La Belgique interdit les voyages non essentiels jusqu'au 18 avril

L'interdiction des voyages non essentiels hors des frontières de la Belgique, et vers ce pays, a été prolongée jusqu'au 18 avril, ce qui inclut les vacances de Pâques, a annoncé vendredi soir le Premier ministre belge Alexander De Croo. A l'issue d'une réunion sur la pandémie associant les chefs d'exécutifs régionaux, il a aussi présenté un calendrier "indicatif" d'assouplissement des restrictions. Celui-ci prévoit une réouverture progressive des cafés-restaurants et des salles de spectacle à compter de mai.

Plus de 2,5 millions de morts

La pandémie a fait au moins 2.581.034 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi à 11H00 GMT. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 522.879 décès pour 28.895.047 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 262.770 morts et 10.869.227 cas, le Mexique avec 189.578 morts (2.119.305 cas), l'Inde avec 157.656 morts (11.192.088 cas), et le Royaume-Uni avec 124.261 morts (4.207.304 cas).