Depuis deux semaines, le dispositif Covisan est expérimenté par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans quatre sites pilotes : l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Bichat, Avicenne et Louis-Mourier à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Dès qu’une personne est testée positive au Covid-19, une enquête est réalisée dans l’entourage pour repérer les éventuels cas contacts. Ensuite, des brigades mobiles se déplacent au domicile de ces personnes pour les tester. Europe 1 a pu suivre l'une d'entre elles.
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"J'ai peut être ramené le Covid à la maison"
La première étape est téléphonique. Dans une petite pièce de l’hôpital Louis-Mourier, à Colombes, Fatma Osmane multiplie les appels aux proches de personnes infectées. "Comment vous vous sentez ? Est-ce que vous avez des signes ?", demande-t-elle à l'un d'entre eux. Si l'homme au bout du fil dit ne pas ressentir de symptômes, Fatma Osmane lui conseille de porter un masque, avant qu'une brigade Covisan lui rende visite à domicile.
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Une scénario vécu par Jeanne, des parents et son frère, vivant tous dans la même maison à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Depuis que la jeune fille de 23 ans a été testée positive au coronavirus elle vit avec l'angoisse d'avoir contaminé les membres de sa famille. "Me dire que j'ai peut-être ramené [le Covid-19], à la maison, ça m'inquiète et ça m'embête", affirme-t-elle.
L'hôpital en contact avec toutes les personnes testées
Équipée d'une surblouse, d'un masque FFP2 et des lunettes de protection, l’infirmière Sarah Touati est venue avec tout son matériel pour effectuer le prélèvement sur le petit frère de Jeanne à l’aide d’un grand coton-tige. "Si jamais ça te fait mal, tu lèves la main et j'arrête", prévient-elle.
Les tests effectués, toute la famille aura les résultats dans 24 à 48 heures. Les personnes positives se verront proposer un hébergement à l’hôtel pour ne pas contaminer leurs proches, même si dans cette famille, la maison est suffisamment grande pour isoler les malades.
Malgré ce dispositif, Antoine, le père de famille, se veut prudent. "On a dit (à Jeanne) de saisir la partie haute de la porte du frigidaire alors que nous prenons la partie basse. On lui a dit de la désinfecter et de ne plus caresser le chien", égrène-t-il. "Il n'y a pas de miracle alors on essaye d'éviter au maximum les risques."
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L’hôpital restera en contact avec toutes les personnes testées positivement pour suivre l’évolution de leurs symptômes. Si cette initiative semble prometteuse, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy estime qu’il faudra 30.000 personnes dans tout le pays pour réaliser ces tests à domicile.