Près d'un mois après l'incendie qui a ravagé l'usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime) et libéré d'importantes fumées de produits chimiques, le président américain de Lubrizol Eric Schnur s'est exprimé mercredi sur Europe 1, pour sa première interview radio en France.
Après son audition, mardi, devant les députés et sénateurs français, lors de laquelle Eric Schnur a affirmé que ce qui a brûlé à Rouen n'est pas plus toxique "qu'un incendie de maison", le président de l'entreprise a tenté de se dédouaner sur l'origine de l'incendie : "Ce qu'on voit, c'est un feu qui pénètre dans notre entreprise. Ce feu n'a pas commencé chez nous. C'est l'info que j'ai, basée sur les caméras de l'entreprise".
"Des produits à faible toxicité"
Pour rappel, le 1er octobre dernier, la préfecture de Seine-Maritime annonçait que l'incendie avait libéré 5.253 tonnes de produits chimiques. La fumée noire et l'odeur avaient grandement inquiété les locaux. Eric Schnur a tenu à rassurer les populations locales : "L'impact de la fumée à court et long terme dépend des produits qui ont brûlés. 90% de ce qui a brûlé est de l'hydrogène et du carbone, des produits à faible toxicité".
Emmanuelle Wargon, interviewée également sur Europe 1 mercredi, a estimé que sur l'aspect sanitaire, ce n'est pas à Eric Schnur "d'évaluer le risque". "Les résultats que nous avons jusqu'à présent sont rassurants. Il reste les évaluations de moyen et long terme et là, c'est encore tôt pour le dire", a-t-elle précisé.
Le patron de Lubrizol a également tenu à rassurer les salariés de Lubrizol. Interrogé sur la préservation des emplois au sein de l'usine, Eric Schnur a reconnu "le stress pour les employés" et a affirmé qu'ils seront "totalement employés et rémunérés jusqu'au moment où l'activité reprendra". "Les emplois seront garantis jusqu'à la reprise et à l'avenir aussi", a-t-il insisté.
"J'ai engagé des millions d'euros, il y en aura d'autres si nécessaire"
Enfin, concernant les conséquences économiques pour les agriculteurs et la communauté dans son ensemble, Eric Schnur est prêt à "aider les gens" même s'il ne dispose pas d'estimation précise des pertes aujourd'hui. "J'ai passé du temps avec le ministre de l'Agriculture, il y aura plus de discussions dans la semaine", a-t-il précisé. Il a par ailleurs assuré : "J'ai engagé des millions d'euros, il y en aura d'autres si nécessaire".