C'est une injustice profonde liée au système de santé : les Français vivent plus longtemps en ville qu'à la campagne, et l'écart se creuse. Selon une étude réalisée par l'Association des maires ruraux de France (AMRF), un enfant qui naît en zone rurale a une espérance de vie plus courte que s'il était né en ville. L'étude démontre par ailleurs une surmortalité moyenne de plus de 14.000 décès chaque année à la campagne.
"Pas de médecine de campagne"
Pour Michel Fournier, président de l'AMRF, cela s'explique avant tout par la difficulté d'accéder aux soins. "Il y a peut-être une médecin de ville, mais il n'y a pas de médecine de campagne", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Selon lui, l'explication est très simple. "Tout un ensemble de professionnels sont partis à la retraite et ils n'ont pas été remplacés car on a fermé le robinet. Avec le numerus clausus, on paye tout simplement ce qui a été décidé il y a une vingtaine ou une trentaine d'années", déplore Michel Fournier.
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Le président de l'AMRF précise tout de même avoir proposé, en fin de cursus, d'inciter et de faire en sorte qu'il y ait un passage obligatoire dans des territoires en difficulté. "Ce n'est pas forcément suivi et pourtant ça aurait permis de faire comprendre que finalement, on pouvait très bien s'y retrouver. Il y a aussi de la culture dans le milieu rural et différents avantages. Il faut le vivre à un moment donné pour arriver à le comprendre et se dire 'pourquoi pas'", conclut-il. Campagne ou ville, il faudra donc faire un choix.