Fumer pendant la grossesse modifie chimiquement l'ADN du foetus avec des effets néfastes durables sur l'enfant confirme une étude internationale publiée jeudi aux Etats-Unis, l'une des plus vastes effectuée à ce jour sur le sujet.
Des modifications similaires à celles des adultes. Cette étude parue dans la revue American Journal of Human Genetics, suggère une explication possible pour le lien observé entre le tabagisme de la mère pendant qu'elle était enceinte et des problèmes de santé de son enfant. L'étude a porté sur plus de 6.600 femmes et leurs enfants dans le monde. Elle indique aussi que ces modifications chimiques de l'ADN foetal sont similaires à celles observées chez des fumeurs adultes.
De nouveaux gènes identifiés. Ces chercheurs ont pu également identifier de nouveaux gènes impliqués dans le développement de l'enfant qui sont affectés par le tabac. "C'est assez étonnant de voir ces signaux épigénétiques chez les nouveaux-nés exposés au tabac dans l'utérus, activant les mêmes gènes que ceux d'un adulte fumeur", commente la Dr Stephanie London, une épidémiologiste à l'Institut National américain des sciences de la santé environnementale (NIEHS), composante de l'Institut national de la Santé. "Il s'agit d'une exposition au tabac par le sang, le foetus ne respirant pas la fumée de cigarette mais un grand nombre des effets sont transmis par le placenta", ajoute-t-elle.
Une étude de grande ampleur. Des liens entre le tabac et des modifications chimiques de l'ADN chez le foetus ont déjà été constatés dans de petites études mais des travaux scientifiques beaucoup plus vastes comme ceux-ci donnent aux chercheurs plus de données pour mettre en lumière des tendances. Pour les nouveaux-nés dont la mère appartenaient à la catégorie des "fumeuses persistantes", les chercheurs ont identifié 6.073 endroits où l'ADN a été chimiquement modifié comparativement aux enfants dont la mère n'était pas fumeuse.
Environ la moitié de l'ADN affecté par le tabagisme est lié à des gènes jouant un rôle dans le développement des poumons et du système nerveux ainsi que dans des cancers résultant du tabagisme ou encore dans des défauts de naissance comme le bec-de-lièvre.