Le terme de "cancer du sang" pour désigner la leucémie est inexact. En effet, c'est la moelle osseuse qui est déficiente, produisant des cellules sanguines de manière anarchique. La maladie touche entre 12.000 et 13.000 adultes chaque année, mais aussi 500 adolescents de moins de 15 ans, ce qui en fait la forme de cancer la plus fréquente chez les plus jeunes, précise le professeur Jean-Hugues Dalle, hématologue à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Invité d'Europe 1 jeudi dans l'émission Sans Rendez-vous, il a détaillé les divers traitements existants.
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La chimiothérapie s'impose
"La leucémie fait partie de la famille des cancers et globalement ce que l’on sait bien faire pour les cancers, c’est la chimiothérapie", pose d'emblée le professeur. Si ce traitement est particulièrement indiqué, explique-t-il, c'est parce que la leucémie est un cancer où la prolifération des cellules est très rapide. Ces cellules malades sont très sensibles à la chimiothérapie.
Un médicament pour stopper la prolifération cellulaire
Le traitement de la leucémie a réalisé un bond en avant il y a une vingtaine d'années avec la mise au point d'un médicament : le Glivec. Celui-ci s'attaque à la protéine responsable de la prolifération et de la dégénérescence des cellules. "Ça a révolutionné le traitement, parce qu’avant c’était 6-7 ans d’espérance de vie, et maintenant ça guérit", s'enthousiasme Jean-Hugues Dalle.
La greffe de moelle pour les cas les plus graves
Seulement après le constat de l'échec d'un traitement par chimiothérapie, les médecins peuvent décider d'une greffe de moelle. "On ne l’indique que quand il le faut, mais il y a encore un certain nombre de leucémies où le traitement doit passer par la greffe de moelle", explique le professeur. Il confesse qu'il s'agit d'un traitement lourd et extrêmement violent pour le malade.
L'innovation de l'immunothérapie
Encore utilisée marginalement et très couteuse, l'immunothérapie est l'avenir du traitement de la leucémie. "L’immunité étant dans le sang et dans la moelle, c’est une bonne manière d’aborder les choses !" En l'espèce, il existe des médicaments d'immunothérapie mais aussi les "CAR-T cells" : l'opération consiste à prélever des cellules sanguines, le plus souvent chez le patient lui-même, pour les traiter en laboratoire et y introduire un gène détruisant les cellules malades. "On en est aux balbutiements", précise le médecin, mais des résultats sont encourageants.