Hôpital : l'activité «dynamique» en 2024 mais doit «être soutenue», plaide la FHF

La Fédération hospitalière de France a indiqué ce lundi que la "dette de santé publique" s'est "résorbée" sur l'année 2024, pour la première fois depuis 2020. Mais sur le plan financier, "tous les voyants sont au rouge écarlate", avec un déficit des hôpitaux publics qui s'élève a 2,8 milliards pour la fin de l'année.
L'activité a été "très dynamique" à l'hôpital public en 2024, permettant de résorber une partie du retard pris pendant la crise sanitaire, même si certaines spécialités restent en difficulté, indique lundi la Fédération hospitalière de France (FHF), appelant l'Etat à soutenir cette "reprise".
Cinq ans après la pandémie de Covid-19, l'activité hospitalière "retrouve des couleurs" et le rythme des fermetures de lits diminue, même si "la reprise masque encore des disparités", a résumé lors d'une conférence de presse le président de la FHF, Arnaud Robinet.
La "dette de santé publique" s'est "résorbée", pour la première fois depuis 2020
Selon le "baromètre" annuel de la FHF, le nombre de séjours hospitaliers a augmenté de 3,7% en 2024, et même de 4,6% à l'hôpital public. Le niveau d'activité a même été "supérieur au niveau attendu" (par rapport à l'activité de 2019, en prenant en compte diverses variables comme l'évolution démographique) d'environ 500.000 séjours.
Pour la première fois depuis 2020, la "dette de santé publique" (nombre de séjours n'ayant pas pu être réalisés en cumulé depuis 2020) s'est "résorbée", atteignant 3 millions de séjours en 2024 (contre 3,5 millions en 2023). Toutefois, l'activité reste "en dessous de l'attendu" pour les patients de plus de 85 ans et dans certaines spécialités.
En médecine, la FHF observe un "sous-recours" (par rapport à l'attendu) sur les prises en charge digestives (-8%), la cardiologie (-10%), le système nerveux (-9%), et la rhumatologie (-8%). Particulièrement chez les plus de 70 ans. Les chirurgies lourdes sont aussi en peine, notamment la chirurgie digestive (-7%) et la neurochirurgie (-5,5%).
Le déficit des hôpitaux publics a atteint 2,8 milliards d'euros fin 2024
Sur le plan financier, "tous les voyants sont au rouge écarlate". Le déficit des hôpitaux publics a atteint 2,8 milliards d'euros fin 2024, a déploré Arnaud Robinet.
Le gouvernement doit rendre dans les prochaines semaines ses arbitrages concernant l'évolution pour 2025 des tarifs d'hospitalisation remboursés par l'Assurance maladie. Ceux-ci risquent selon la FHF de "peu évoluer", soit entre 0,2% et 0,5%, alors que les coûts augmentent de 1,5% par an (inflation, hausse des salaires...).
"Nous sommes à un tournant" : "ou bien nous changeons de logiciel pour se donner les moyens d'amplifier la reprise", ou nous risquons "de voir notre système de santé s'affaiblir encore davantage", a averti M. Robinet.
Il a appelé le gouvernement à "soutenir massivement" l'hôpital et notamment les activités "en dette de santé publique" et celles structurellement "sous-financées", comme la pédiatrie, l'obstétrique et la réanimation.