INFO EUROPE 1 - "Grève du codage" : l'AP-HP menace le personnel gréviste de sanctions
Dans un document qu'Europe 1 a pu consulter, la direction des ressources humaines de l'AP-HP menace de sanctions disciplinaires le personnel paramédical qui participe à la "grève du codage", qui consiste à ne plus transmettre à l'Assurance maladie les données sur les actes pratiqués. Une tentative de pression sur les équipes dénoncée par le collectif inter-hôpitaux.
Une sanction disciplinaire, ou une retenue sur salaire : dans le conflit qui oppose depuis des mois les médecins hospitaliers et le ministère de la Santé, désormais, le personnel paramédical qui participe à la "grève du codage" risque gros. Depuis octobre, les médecins grévistes ne communiquent plus les données sur les actes pratiqués. Conséquence : impossible pour les hôpitaux de se faire rembourser par l'Assurance Maladie, une méthode qui tape directement dans le portefeuille de la direction. Alors forcément, après 4 mois de grève, l'AP-HP change de ton. Le document interne qu'Europe 1 a pu consulter et qui menace de ces sanctions est signé de la direction des ressources humaines de l'AP-HP.
"C'est une première"
"L'administration qui semble ne plus avoir de prise sur les médecins, s'en prend à l'échelon du dessous, c'est-à-dire l'encadrement, de manière à scinder les services, pour que certains se désolidarisent", dénonce Mickaël Peyromaure, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin à Paris, qui parle d'une tentative de pression sur les équipes. "C'est tout à fait scandaleux, c'est une première".
Du chantage aussi sur le matériel ou les plannings, selon ce médecin. A la Pitié-Salpêtrière, la direction aurait même refusé de commander des médicaments particulièrement coûteux.
Face à ces réactions de l'AP-HP, les médecins sont convaincus d'une chose : la "grève du codage" qui touche au portefeuille des hôpitaux est la méthode la plus efficace, plus que les démissions, probablement moins nombreuses que prévu . Elle devrait même se durcir, indique ce membre du collectif inter-hôpitaux, car "ces intimidations vont remobiliser les troupes."