Le coronavirus et le confinement ont aussi des conséquences sur les Interruptions volontaires de grossesse (IVG). Plusieurs femmes ne se manifestent plus auprès des associations, car elles sont confinées. Et d'autres peuvent ressentir de la culpabilité en mobilisant des équipes soignantes, très mobilisées par le coronavirus. Pour répondre à ces inquiétudes, le gouvernement a prolongé mercredi le délai des IVG médicamenteuses à domicile, le faisant passer de sept à neuf semaines.
"L'avortement et le droit de choisir ne doivent pas s'arrêter pendant ce confinement".
Invitée de la matinale d'Europe 1, la co-présidente du Planning familial Sarah Durocher est revenue sur la situation de nombreuses femmes en France. "On a une augmentation du nombre d'appels sur le numéro vert du gouvernement", constate-t-elle. "Ce sont surtout des femmes qui ont peur de ne pas avoir accès à l'avortement ou qui culpabilisent d'occuper des équipes de soignants".
Le numéro vert 0800 08 11 11
Il est gratuit et accessible en métropole et dans les DOM, est disponible pour répondre à toutes vos questions sur les sexualités, la contraception et l’IVG. Il est ouvert de 9 heures à 20 heures du lundi au samedi.
Car, même pendant le confinement, "des grossesses souhaitées ou non souhaitées existent", rappelle Sarah Durocher. "Donc l'avortement et le droit de choisir ne doivent pas s'arrêter pendant ce confinement".
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"On revendique cette mesure depuis longtemps"
Si la mesure décidée par le gouvernement ne s'applique que pendant la période de distanciation sociale, la co-présidente du Planning familial appelle à ce que le délai pour les IVG médicamenteuses à domicile passe de sept à neuf semaines de manière pérenne. "Pour nous, c'est une grande avancée. On revendique cette mesure depuis longtemps".
"C'est une liberté de choix et une possibilité pour les personnes d'accéder à l'avortement et d'en faciliter le parcours. On sait très bien que la téléconsultation et le hors hospitalier sont des solutions supplémentaires pour les femmes", justifie-t-elle.
Au tout début du confinement, lors de l'étude du projet de loi "urgence Covid-19", la sénatrice socialiste Laurence Rossignol avait déposé un amendement visant à aménager l'accès à l'IVG pendant la crise sanitaire, en faisant passer le délai de l'IVG chirurgicale de douze à quatorze semaines. Cette proposition avait été rejetée lors des débats.
Fermeture des frontières : impossibilité d’aller en NL pour les #IVG tardives. Bouleversements à l’hôpital: risques de reports des #IVG . Je demande au gvt l’allongement des délais (2 semaines) pour que l’accès à l’IVG soit assuré. #UrgenceSanitairehttps://t.co/8VQsezYsFN
— Laurence Rossignol (@laurossignol) March 19, 2020