Les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo, qui s'ouvrent le 23 juillet, ont décidé lundi d'autoriser des spectateurs locaux, mais à 50% des capacités d'accueil de chaque site et dans une limite maximum de 10.000 personnes. Les compétitions pourraient cependant se dérouler à huis clos si les infections au Covid-19 se multipliaient de nouveau au Japon, ont précisé les organisateurs dans un communiqué. Les organisateurs et les autorités japonaises ont finalement tranché 32 jours avant le plus grand événement sportif international, bouleversé par la pandémie.
Le risque sanitaire
Dès mars, les organisateurs avaient pris la décision - sans précédent dans l'histoire olympique - d'interdire la venue de spectateurs de l'étranger en raison d'un risque sanitaire jugé trop élevé. Et ils n'avaient cessé depuis de reporter celle sur les spectateurs résidant au Japon, notamment pour tenir compte de la situation réelle dans l'archipel le plus tard possible. Cinq parties ont été impliquées dans la réunion en ligne de lundi: le Comité d'organisation de Tokyo-2020, le gouvernement japonais, le gouvernement de la métropole de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP).
Les sportifs étaient les premiers à redouter un huis clos et certains sponsors avaient indiqué en privé qu'ils préféraient un public, même limité. S'adressant aux autorités japonaises au début de la réunion, le président du CIO Thomas Bach a dit que son organisation "soutiendrait totalement votre décision" qui vise à "protéger au mieux" la population nippone et les participants. Cherchant visiblement à rassurer, il a aussi répété que plus de 80% des résidents du Village olympique seraient vaccinés, ainsi que près des 80% des journalistes.
Certaines restrictions maintenues
La levée de l'état d'urgence dimanche à Tokyo et dans d'autres départements a envoyé un signal clairement favorable aux organisateurs, qui attendaient la décision du gouvernement japonais pour déterminer s'ils accepteraient des spectateurs locaux et, si oui, dans quelle limite. Mais le gouvernement japonais a maintenu certaines restrictions au moins jusqu'au 11 juillet et le Premier ministre Yoshihide Suga a averti que celles-ci pourraient être renforcées d'un coup si les cas de Covid-19 repartaient à la hausse et le système médical était de nouveau sous pression.
Les experts sanitaires conseillant le gouvernement avaient estimé qu'il serait "idéal" d'organiser les JO à huis clos et des associations médicales japonaises avaient carrément appelé à l'annulation des Jeux.
"Limiter les risques"
Vendredi, lors d'une conférence de presse, la présidente du comité d'organisation de Tokyo-2020, Seiko Hashimoto, n'avait pu cacher son tiraillement: "Organiser les Jeux sans spectateurs est le meilleur moyen d'assurer des Jeux en toute sécurité (...). Mais tant que nous aurons des spectateurs qui souhaiteront assister aux Jeux, nous essaierons autant que possible de les satisfaire et de limiter les risques". "Mais si les circonstances sont trop défavorables, nous serons contraints de renoncer" et cette décision "pourra se prendre jusqu'au dernier moment".
Les organisateurs cherchent depuis des mois à vaincre la résistance de l'opinion japonaise qui s'est montrée hostile à la tenue des Jeux cet été. Un sondage publié lundi dans le journal Asahi a toutefois révélé que 34% des Japonais étaient désormais favorables aux JO, contre 14% le mois dernier.