Cancer du sein 1:35
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Arthur Pereira, édité par Solène Delinger , modifié à
C'est aujourd'hui la Journée mondiale contre le cancer. 19.3 millions de nouveaux cas auraient été détectés en 2020. Un chiffre qui pourrait être multiplié par deux d'ici 2040. En cause : la pandémie, responsable de retard dans les dépistages, qui restent pourtant le meilleur moyen de lutter contre le développement des formes graves, notamment pour le cancer du sein. 
REPORTAGE

Depuis plus de 20 ans, la journée du 4 février est dédiée à la lutte contre le cancer. En 2020, 19.3 millions de cas auraient été détectés. Ce chiffre pourrait être multiplié par deux d'ici 2040 à cause de la pandémie, qui a causé du retard dans les dépistages. Les dépistages restent en effet le meilleur moyen de lutter contre le développement des formes graves, notamment pour le cancer du sein.  Illustration dans un centre de radiologie dédiée à cette pathologie, dans le cinquième arrondissement de Paris.

"J'ai tardé à faire mes examens"

À la sortie du vestiaire, Aurélie l'assistante paramédicale, guide sa patiente Véronique vers le mammographe, où la cinquantenaire place sa poitrine. Depuis six mois, la francilienne repousse son rendez-vous par peur d'attraper le Covid. "Les laboratoires  étaient saturés. Du coup, je n'ai pas fait les examens et j'ai tardé", confie Véronique sur Europe 1. "Mais normalement, je suis assez vigilante. J'essaie d'y aller vraiment tous les ans. Le Covid m'a un peu bloquée. C'est une épée de Damoclès, c'est ça. J'ai des amies qui sont décédées suite à des cancers du sein. C'est quand même quelque chose d'assez anxiogène dans la vie d'une femme".

6.000 cancers du sein non diagnostiqués en France

Comme Véronique, des patientes qui accumulent des semaines voire même des mois de retard. Julia Arfi, radiologue, en compte de plus en plus dans son cabinet. Un temps précieux perdu dans la prise en charge et donc un risque de complication supplémentaire. "On voit, dans le cadre du dépistage, de plus en plus de femmes qui ont un cancer du sein", explique-t-elle sur Europe 1. "Ces cancers sont plus gros que ceux qu'on voyait les années précédentes, et c'est dû à ce retard de diagnostic". 

À cause de la pandémie, 6.000 cancers du sein n'ont pas été diagnostiqués en France. Le corps médical ne peut que recommander ces dépistages mais en aucun cas les imposer. C'est aux femmes elles-mêmes de prendre les devants. Afin de prendre en charge le cancer du sein le plus rapidement possible, un dépistage tous les deux ans est recommandé aux femmes âgées entre 50 et 74 ans.