Ce vendredi est la journée mondiale de lutte contre le Sida. Avec une bonne nouvelle : malgré des dépistages en hausse, le nombre de contaminations a lui baissé par rapport à 2019. Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2022 a été estimé entre 4.200 et 5.700, nombres inférieurs à ceux de 2019 (pré-covid). Aussi, le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes nés en France. Des données encourageantes donc. Mais les infections au VIH restent malgré tout élevées, pourtant nous avons tous les outils en France pour parvenir à une génération sans Sida.
Former les médecins et inciter au dépistage
Aujourd'hui, deux moyens préventifs sont disponible en France : le préservatif évidemment et la prophylaxie préexposition qu'on appelle la Prep. Ce traitement par comprimé, à prendre avant des rapports non protégés, est depuis l'année dernière délivré directement par les médecins généralistes. "On dispose vraiment de tous les outils qui nous permettraient d'enrayer la dynamique épidémique", souligne Sandrine Fournier, directrice du pôle recherche de Sidaction, qui regrette que le tabou de la sexualité persiste même dans les cabinets des médecins. "Les médecins n'abordent pas spontanément les questions globales de santé sexuelle avec leurs patients et leurs patientes. Or, différents sondages montrent qu'ils et elles souhaiteraient qu'on aborde ces questions", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.
Il faudrait donc former les médecins et, en parallèle, inciter encore plus au dépistage. "Le dépistage, c'est aussi un levier pour enrayer la dynamique de l'épidémie puisque les personnes sous traitement ne transmettent pas le VIH", assure Sandrine Fournier. Pour rappel, le dépistage du VIH est gratuit et le test est faisable dans tous les laboratoires, sans ordonnance, et sans rendez-vous.