Le tarif de la consultation chez le médecin généraliste passera à 30 euros en décembre, selon un projet d'accord finalisé vendredi par l'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux. Ce projet d'accord, qui prévoit également des revalorisations des différentes consultations des spécialistes et des engagements collectifs pour l'accès aux soins, doit maintenant être ratifié par un groupe suffisamment représentatif de syndicats pour entrer en vigueur.
Les consultations internes aux syndicats auront lieu la semaine prochaine, avec l'espoir de sceller l'accord la dernière semaine de mai. Le docteur Franck Devulder, président du syndicat de spécialistes et de généralistes CSMF, s'est montré favorable à une ratification par son organisation. "Cette convention, qui est un compromis, apporte-t-elle un plus? Je pense que oui", a-t-il indiqué. "Et est-ce qu'elle apporte des contraintes en plus" pour les médecins?, "je pense que non", a-t-il résumé.
Des objectifs partagés pour la première fois
"Presque tous les éléments sont sur la table", mais "il en manque encore un", a jugé de son côté le docteur Jean-Christophe Nogrette, l'un des dirigeants du puissant syndicat MG France, organisation suffisamment représentative pour valider à elle seule le nouvel accord, côté généralistes. Ce dernier élément manquant pour MG France porte sur l'Avis ponctuel du consultant, une consultation du spécialiste demandée par le généraliste pour avis, qui devrait être revalorisée à 60 euros en décembre dans le projet d'accord.
Les généralistes tiennent à ce que cette consultation ne puisse pas être utilisée par des spécialistes pour s'adresser entre eux des patients, en court-circuitant le médecin traitant. Selon plusieurs syndicats et la Caisse nationale de l'assurance maladie, ce conflit devrait être tranché sans trop de difficulté dans le week-end, par une ultime modification de rédaction du projet d'accord par la Cnam.
D'une manière générale, les différentes revalorisations contenues dans le projet représentent à terme 1,6 milliard d'euros de dépenses en plus pour l'Assurance maladie, et 1,9 milliard d'euros de dépenses en plus en y incluant les dépenses des complémentaires santé, a indiqué le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme. Le projet d'accord comprend aussi "pour la première fois" des "objectifs partagés" sur l'accès aux soins (augmentation de la patientèle moyenne du médecin traitant par exemple) ou sur la maitrise des prescriptions, s'est-il félicité.