La vaccination est le moyen le plus efficace de protéger les populations contre les maladies infectieuses. Pourtant, en dépit de son intérêt de santé publique, près d’un Français sur 5 ne serait pas à jour de ses vaccins. C'est pourquoi le conseil de l'Ordre des pharmaciens relance aujourd'hui le débat autour du rôle des pharmaciens. Depuis plusieurs années, ils espèrent obtenir le droit comme les infirmiers de vacciner la population.
Proximité. Un droit qui leur a encore été refusé il y a peu puisqu'il n'a finalement pas été inscrit dans la loi de santé de Marisol Touraine, votée cette année. Pourtant, les pharmaciens en sont convaincus, ils ont un rôle à jouer pour augmenter la couverture vaccinale en France. Leur premier argument, c'est qu'ils sont présents partout sur le territoire, même dans les régions où l'on manque de médecins, les fameux déserts médicaux. Aujourd'hui, il y encore des pharmaciens accessibles, et qui plus est sans rendez-vous.
Ainsi, pour leur conseil de l'ordre, le pharmacien est en première ligne, d'abord pour informer les Français qui ont confiance en eux, sur l'importance de la vaccination. Ensuite pour vérifier que telle mère de famille ou tel senior est bien à jour. Et puis dans un avenir proche, l'Ordre milite pour que le pharmacien puisse enfin vacciner, au moins les adultes et pas forcément contre toutes les maladies.
Une mesure à l'oeuvre dans certains pays. De nombreux pays ont déjà franchi le pas, comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Et ça donne des résultats, par exemple en Irlande on est passé de 53% des personnes à risque vaccinées contre la grippe en 2009 à près de 60% en 2013. Et ce, deux ans seulement après avoir autorisé les pharmaciens à vacciner.
Contrôles. Enfin, quoiqu'il en soit, il n'est pas question de priver les médecins de cette tâche. Il s’agirait seulement d’une offre complémentaire. D'ailleurs, tous les pharmaciens n'ont pas forcément envie de s'y mettre. Car si cela devait être autorisé, cette pratique serait très encadrée, les pharmaciens serait formés et contraints d'avoir dans leur officine un local adapté.