En plus de conséquences sur les poumons, la pollution de l'air aurait une influence négative sur le développement cognitif, selon une étude américano-chinoise publiée lundi dans la Proceedings of the National Academy of Sciences.
Une perte d'"un an d'apprentissage". Pendant quatre ans, 20.000 Chinois ont passé des tests constitués d'une trentaine d'exercices de vocabulaire à l'oral et de problèmes de mathématiques. Les résultats sont sans appel : être exposé à un air très pollué entraîne une perte d'intelligence qui correspond à "un an d'apprentissage", selon les chercheurs des universités de Yale et de Pékin, le langage étant plus affecté que les capacités mathématiques.
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Les hommes plus touchés que les femmes. Et bien que 90% des humains respirent un air toxique, selon l'OMS, tous ne sont pas égaux face aux conséquences de la pollution. Par exemple, les hommes sont plus concernés que les femmes, en raison d'un fonctionnement cérébral différent, tandis que l'impact est encore plus marqué chez ceux qui travaillent en extérieur et qui donc sont plus en contact avec la pollution de l'air. De même, les plus de 64 ans ont tendance à être plus touchés.
Des nanoparticules qui s'infiltrent dans le cerveau. Il est encore difficile de quantifier la part de l'action de la pollution dans cette baisse des capacités intellectuelles si on observe à l'âge et les antécédents des participants. Néanmoins la pollution de l'air serait plutôt la cause de cette perte de cette perte des bénéfices de connaissances plutôt qu'une corrélation, selon le scientifique Xi Chen.
"Il y a une inflammation du cerveau relativement diffuse et qui va toucher l'ensemble des structures cérébrales", explique à Europe 1 Jacques Reis, neurologue à l'Université de Strasbourg. "Quand vous avez des substances aussi fines que les nanoparticules, elles passent toutes les barrières imaginables."
Des conséquences à court terme. La pollution à très forte dose, comme en Chine - l'un des pays les plus pollués au monde -, peut même avoir des conséquences sur le cerveau à court terme, affirment les auteurs de l'étude. Ce peut être le cas, par exemple, des étudiants qui doivent passer des examens importants en période de pics de pollution.