90 médicaments, pourtant autorisés par les autorités de santé françaises ou européennes, sont "à écarter des soins" car ils sont jugés "plus dangereux qu'utiles" par l'étude annuelle de la revue spécialisée Prescrire, publiée jeudi.
Des médicaments "plus dangereux qu'utiles". Ce bilan porte sur l'ensemble des médicaments analysés par Prescrire entre 2010 et 2018 et qui bénéficient d'une autorisation de mise sur le marché français (79 sont dans ce cas) ou européen. Les auteurs ont ainsi déterminé, selon des critères d'efficacité, de comparaison avec d'autres traitements de référence et de la prise en compte des effets indésirables, quels médicaments étaient "plus dangereux qu'utiles". Ils préconisent que ceux-ci soient écartés pour préserver la qualité des soins apportés aux patients mais également pour leur éviter des dommages inutiles.
Des médicaments courants. Parmi les médicaments qu'il est conseillé d'éviter, on trouve des anti-inflammatoires comme le Voltarène ou le Ketum, le Voltaflex - prescrit pour lutter contre l'arthrose -, mais aussi des médicaments très courants comme le Motilium et le Vogalène (des médicaments anti-vomitifs) ou encore des traitements prescrits pour les personnes atteintes d'Alzheimer comme l'Aricept et l'Ebixa.
Les décongestionnants par voies orale et nasale comme la Xilocaïne, le Dolirhume et le Rhinofluimucil sont des vasoconstricteurs prescrits pour les rhumes et les sinusites mais qui peuvent provoquer de graves troubles cardio-vasculaires voire mortels, alerte l'étude. Les antidépresseurs ne sont pas non plus épargnés. Le Valdoxan, le Seropram ou encore le Stablon ont des effets indésirables trop importants par rapport à leurs bénéfices observés.
Ne rien prescrire plutôt que l'un de ces médicaments. Quant aux cas "d'impasse thérapeutique", Prescrire conseille de ne pas administrer l'un de ses médicaments au titre qu'ils sont les seuls à exister, mais plutôt à proposer des soins "utiles" (pour les symptôme, la douleurs etc.) afin "d'aider le patient à supporter l'absence d'option capable de changer le pronostic ou améliorer sa qualité de vie", peut-on lire dans le communiqué de l'étude.