Se dirige-t-on vers une vaccination obligatoire pour les soignants en Ehpad à la rentrée ? C'est en tout cas ce qu'a dit envisager le ministre de la Santé. En affirmant considérer cette possibilité, Olivier Véran souhaite inciter le personnel réticent à sauter le pas. Sur BFM, jeudi, il a dénoncé la trop faible vaccination contre le Covid des soignants dans les établissements médico-sociaux, qui est sous la moyenne nationale. Selon lui, cela met en danger les résidents et c'est au nom de cela que la possibilité de forcer la main des réfractaires est envisagée. Les dirigeants de ces lieux se disent prêts à se conformer à la règle.
Protéger les résidents
Selon les chiffres du ministre de la Santé, 60 % de la population générale et vaccinée, mais 50 % seulement des soignants qui travaillent en Ehpad. Pour Olivier Véran, ce n'est pas acceptable. "D'ici à la fin de l'été, si ça ne devait pas s'améliorer, oui, nous nous poserions la question."
Pour le ministre, la logique est simple, "on ne prendra pas le risque d'exposer des personnes fragiles âgées en établissement du fait que des soignants auraient refusé de se faire vacciner. C'est important. Ils ne peuvent pas être moins vaccinés que la population générale", estime-t-il. Si la mesure n'est plus taboue depuis quelques mois, aucune décision n'a encore été prise en ce sens.
"Nous sommes aujourd'hui tout à fait favorable à une vaccination obligatoire"
Pour autant, le message a été bien reçu du côté des Ehpad. Florence Arnaiz-Maumé, présidente du Synerpa, le syndicat national des établissements et résidences privées, se dit "tout à fait prête à mettre en œuvre la décision si elle se confirme". Comme elle le rappelle, "il faudrait que nous puissions atteindre 80 % de taux vaccinal chez les soignants pour être sûr d'avoir une immunité collective en Ehpad, donc nous sommes aujourd'hui tout à fait favorable à une vaccination obligatoire".
Cette stratégie est par ailleurs appuyée par Emmanuel Macron. Ce jeudi soir, le président a appelé à la responsabilité des personnels concernés, car il s'agit aussi de prévenir la diffusion d'éventuels variants à la rentrée.