Parler de tumeur fait toujours penser au cancer et inquiète les patients. Pourtant, l'adénome de la prostate est une tumeur bénigne qui se matérialise par un grossissement de la prostate et touche une grande majorité des hommes passé un certain âge. En effet, comme le rappelle le docteur Jimmy Mohamed dans Sans rendez-vous sur Europe 1, "ce sont 60 % des hommes de 60 ans qui vont avoir cette hypertrophie. Et à 85 ans, 90 % d'entre eux vont en souffrir". Elle n'est pas grave si elle contrôlée suffisamment régulièrement car des traitements existent.
Une hypertrophie qui crée des troubles urinaires
L'adénome de la prostate est une formulation très peu utilisée. On lui préfère celle "d'hypertrophie bénigne de la prostate", ce qui concrètement veut dire "une grosse prostate", explique le docteur Jimmy Mohamed. Comme il le rappelle, "en général la prostate fait la taille d'une noix, elle est toute petite. Avec l'âge, cette noix va grossir et prendre la forme d'une petite pêche ou d'un abricot" et cette évolution va causer des troubles.
Ces derniers vont essentiellement se matérialiser "dans la vie urinaire", précise Jimmy Mohamed. Plus précisément, par "des problèmes d'obstruction et de rétention" mais aussi "un jet plutôt faible, des réveils la nuit, du mal à vider sa vessie". Au-delà de cela, des complications peuvent survenir et notamment une infection qui va donner "des prostatites. Elles peuvent influencer les voies urinaires et entrainer, lorsqu'elles ne sont pas traitées, une insuffisance rénale".
Plusieurs traitements selon les situations
La meilleure manière de contrôler sa prostate est le "toucher rectal, en allant voit son médecin traitant à partir de 50-55 ans", conseille le docteur Jimmy Mohamed. Si un adénome est constaté, il faut "évaluer la gravité et la sévérité de la maladie", car plusieurs traitement existent. Comme l'explique le médecin, cela peut être "de la phytothérapie, des plantes". Le recours à "des alpha-bloquants qui vont relâcher les sphincters pour lutter contre les difficultés à vider la vessie" est également possible. D'autres traitements peuvent enfin "réduire la taille de la prostate".
Le recours à des interventions chirurgicales est également une option, "lorsque le reste n'a pas marché", prévient Jimmy Mohamed. Selon le chirurgien, l'état de la prostate et la décision du patient, il n'y a pas tout de suite besoin d'une chirurgie invasive. "Du laser ou des techniques micro-invasives peuvent suffire. On va par exemple rééduquer votre prostate, enlever des petits copaux pour réduire le volume et parfois l'énucléer, c'est à dire retirer une partie de la loge prostatique". Des traitements plus ou moins gênants mais qui restent toujours préférables au développement de la tumeur bénigne.