Deux-tiers des 80.000 cancers de la peau diagnostiqués en France seraient liés à des expositions excessives au soleil. Face à ce chiffre, l'Institut national du cancer (INCa) et Santé publique France ont lancé une campagne d'information sur les risques solaires. Car aujourd'hui, les gestes de prévention (porter un chapeau, éviter les heures les plus chaudes et mettre de la crème toutes les deux heures) sont bien connus, mais ils sont encore peu appliqués. En revanche les idées fausses sont encore légion.
Les coups de soleil dans l'enfance multiplient le risque de cancer. 47% des Français estiment ainsi que si les coups de soleil dans l'enfance sont bien soignés, ils sont sans conséquence à l'âge adulte, rapportent l'INCa et Santé publique France. Dans les faits, ces brûlures sont probablement les plus nocives. Certaines études montrent par exemple que deux gros coups de soleil avant l'âge de 12 ans ont pour conséquence de multiplier par dix le risque de développer un cancer cutané à l’âge adulte.
Les UV artificiels ne préparent pas la peau au soleil. Autre idée reçue à balayer : faire des UV artificiels avant les vacances prépare la peau au soleil. C'est faux. Pourtant, un quart des Français en sont encore persuadés, précise Anne Thuret de Santé publique France. "Les UV artificiels ne protègent pas de coups de soleil ou de cancers de la peau qui seraient dû à une exposition naturelle faite par la suite", explique le médecin. "Au contraire, les effets cancérogènes se cumulent pour ces personnes."
Les Français se protègent mal. Enfin, si 90% Français ont conscience que s'exposer au soleil sans protection est une cause de cancer de la peau, ils sont encore bien peu à s'en protéger. Seules 4 personnes sur 10 appliquent de la crème toutes les deux heures, selon l'INCa et Santé publique France. Aussi, trois personnes sur quatre déclarent "brûler", c'est à dire prendre au moins un petit coup de soleil chaque année, lors de leur première exposition. Elles oublient souvent qu'un coup de soleil, petit ou grand, reste une brûlure de la peau avec un potentiel effet cancérigène.